Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, a été tué le 20 octobre 2011 lors d’une opération menée par les forces rebelles dans sa ville natale de Syrte. Après plusieurs mois de conflit et sous le coup d’une insurrection soutenue par l’OTAN, la capture de Kadhafi avait mis fin à son règne autocratique et ouverait une nouvelle ère incertaine pour la Libye, jusqu’aujourd’hui.
Des vidéos amateurs diffusées peu après sa mort montrent le leader déchu capturé vivant par les combattants rebelles avant de succomber à ses blessures dans des circonstances controversées. La communauté internationale, qui avait soutenu l’intervention militaire contre Kadhafi, a rapidement réagi en saluant la fin de son régime, tout en appelant à la stabilité et à une transition pacifique pour la Libye.
Sous le règne de Kadhafi, la Libye a connu une politique étrangère imprévisible et un régime autoritaire à l’intérieur du pays. Sa mort marque la fin de quatre décennies de pouvoir absolu, mais laisse le pays divisé et confronté à des défis considérables en matière de reconstruction et de gouvernance.
Alors que la population libyenne célébrait la chute du régime, la communauté internationale redoutait une période prolongée d’instabilité. Les Nations unies et d’autres acteurs ont insisté sur la nécessité d’un processus de réconciliation nationale pour éviter que la Libye ne plonge dans le chaos, un appel qui résonne encore aujourd’hui.
La situation en Libye
La situation en Libye en 2024 reste marquée par une profonde instabilité politique. Le pays est divisé entre deux gouvernements rivaux : le Gouvernement d’union nationale (GNU), soutenu par l’ONU et basé à Tripoli, qui contrôle l’ouest du pays, et un gouvernement parallèle dans l’est, soutenu par l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le général Khalifa Haftar. Ce conflit prolongé entre ces deux factions empêche l’unification du pays et la mise en place d’un système politique stable.
Les tensions politiques sont exacerbées par l’absence de constitution permanente et des difficultés à organiser des élections, malgré les efforts de médiation internationale. Le processus de réconciliation reste difficile à cause des intérêts divergents entre les factions locales, des ingérences étrangères, et l’emprise des milices armées qui continuent à exercer un pouvoir considérable dans certaines régions du pays.
En outre, la situation humanitaire est préoccupante, notamment après les inondations dévastatrices dans la ville de Derna en septembre 2023, qui ont fait des milliers de victimes et détruit une grande partie de l’infrastructure locale. La gestion de l’aide humanitaire a été critiquée, et des manifestations ont eu lieu pour réclamer des enquêtes sur la gestion des barrages et la négligence des autorités responsables. Cependant, les groupes armés contrôlant certaines régions ont réprimé ces manifestations et limité la couverture médiatique des secours.
Les violations des droits humains restent présents dans le pays, avec des arrestations arbitraires, des détentions prolongées sans procès, et des conditions de détention inhumaines signalées dans les prisons. La répression de la liberté d’expression et la persistance des violences, y compris contre des migrants.
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