L’émissaire de l’ONU et l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye ont appelé hier, lundi 07 mars, à la reprise de la production sur deux importants champs pétroliers bloqués par un groupe armé, en pleine crise politique dans le pays.
La Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d’Afrique, tente de s’extirper de plus d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Dimanche, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé la suspension de la production sur deux sites dans l’ouest du pays, après qu’un groupe armé a « fermé les vannes acheminant le brut » sur les sites d’al-Charara et d’al-Fil.
Cette fermeture a entrainé « des pertes de 330.000 barils par jour et une perte quotidienne de plus de 160 millions de dinars libyens (environ 32 millions d’euros) », a ajouté la NOC, qui a déclaré « l’état de force majeure ».
Cette mesure permet une exonération de sa responsabilité en cas de non-respect des contrats de livraison.
« Je suis avec inquiétude les informations sur la fermeture de champs pétroliers (…) qui prive tous les Libyens de leur principale source de revenu », a tweeté Stephanie Williams, l’émissaire spéciale de l’ONU en Libye.
« Le blocus pétrolier doit être levé », a-t-elle insisté.
Un message appuyé par l’ambassadeur américain à Tripoli, Richard Norland, qui a appelé à la levée « immédiate » du blocus.
Celui-ci intervient alors que la Libye est enlisée dans une nouvelle crise politique, où s’opposent deux gouvernements rivaux.
Celui approuvé jeudi par le Parlement est dirigé par l’ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, à Tobrouk (est). Il est en concurrence avec le cabinet de Tripoli (ouest), issu d’accords politiques parrainés par l’ONU, d’Abdelhamid Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir.
M. Dbeibah a appelé lundi les forces de sécurité de l’Ouest libyen à prendre « les mesures nécessaires » pour la réouverture de l’oléoduc transportant le pétrole depuis les deux champs, « fermé par des groupes hors-la-loi ».
Ces dernières années, l’activité économique du pays, très dépendante du pétrole, a été l’otage des divisions entre les camps rivaux de l’Est et de l’Ouest.
Certaines installations ont été détruites lors des conflits, en plus d’attaques ou blocus par des groupes armés ayant des revendications salariales ou sociales.
Mme Williams et M. Norland ont aussi appelé au rétablissement des vols intérieurs après des informations jeudi rapportant leur interruption à cause des tensions politiques.
Les autorités aéroportuaires à Tripoli n’ont pas confirmé officiellement cette interruption.
AFP.
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