Le Président de la république vient de mettre fin aux fonctions de 16 Walis et de 3 Walis délégués, après avoir remanié le gouvernement, il y a une semaine, en procédant au changement de 5 ministres. Les critères avancés par le Président, au cours d’une conférence de presse, était la mise en œuvre, par ces commis de l’état, des décisions prises, par le Conseil des ministres. Quoi de plus logique que d’apprécier, régulièrement, le travail accompli sur le terrain, par ceux qui en ont la charge. Cependant, les critères de promotion des cadres supérieurs de l’état, à des postes sensibles, reste énigmatique à plusieurs endroits, dans la mesure où les profils ne correspondent pas souvent aux missions données. En effet, un excellent PDG ou un chirurgien virtuose, peuvent-ils être de bons ministres, par exemple ? Dans ce cas de figure, on perd un grand manager d’une entreprise notamment publique et un professionnel du bistouri et on gagne de mauvais ministres, cela a été acté, à plusieurs reprises !
En outre, s’agissant des Walis et autres cadres de la territoriale, est-ce leurs capacités intrinsèques qui sont mises en cause ou bien les missions à « géométrie variable » qui leur sont confiées, qui nécessitent une révision et une clarification complète et profonde ? Quelles sont les attributions d’un Wali, dans notre législation et au-delà, dans la réalité du terrain ? Tout ou presque tout, des affaires de sécurité à celles domestiques, en passant par la gestion économique, il Wali est devenu au fur et à mesure, des amendements du code communale et de wilaya, omniprésent et omnipotent ! Les wilayas sont très différenciées (plaines, montagnes, hautes plateaux, désert, erg et reg, urbain, rural, balnéaire…) et revêtent des particularismes ethnosociologiques (tribus, clans, ethnies…), divers et variés, qui ne font l’objet d’aucune formation, de recyclage et de perfectionnement, à part ce qui a été enseigné à l’ENA, vingt à trente ans en arrière.
La notion fumeuse de « ministre technocrate » a été importée et greffée dans notre corpus, sans sédimentation sociologique et logiquement fait l’objet d’un « rejet » comme lors de l’introduction d’un élément étranger, qui crée une pathologie, aux conséquences multiples. Ce n’est donc pas le « changement-limogeage » qui peut résoudre le problème mais bien une réforme structurelle de l’administration des collectivités locales dont les racines remontent à la colonisation. Une définition stricte, des missions de ce corps d’administrateurs et un renforcement des pouvoirs des élus locaux, sont donc au cœur de la problématique et méritent une réflexion ardente incontournable, pour sortir des fausses solutions. Tout le problème de la promotion sociétale nous éclate à la figure, en lisant la liste des partants et celle des nouveaux venus, à intervalles réguliers.
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