C’est le cas du ministère du commerce et celui de l’agriculture qui viennent d’accorder à l’OAIC, le monopole d’importation des légumes secs et notamment du riz et des légumes secs (lentilles, pois chiche, pois cassés…) aujourd’hui de l’ONOU. Cela nous fait faire un bond en arrière de plus de trente ans, à l’époque des Souks el fellah, des galeries algériennes et de l’Onaco, de l’Ofla, l’Orevic, l’Onab, l’Enafroid et autres offices publics d’importation, détentrices des monopoles (sucre, épices, céréales, café…). La question qui se pose, dès lors, est celle de savoir si cette forme organisationnelle avait résolu les problèmes du commerce et de la distribution dans notre pays ? La réponse est clairement non, puisque la période est caractérisée par des pénuries, des files d’attente interminables, des actes de corruption interne et externe et enfin un enrichissement exponentiel des acteurs publics et privés, au détriment des consommateurs !
Pourtant, l’objectif été noble et l’argumentaire est sans appel, puisqu’il s’agit de « protéger le pouvoir d’achat des populations les plus vulnérables » des prédateurs… privés, en l’occurrence ! Le secteur privé, toutes activités confondues, est donc considéré comme un délinquant potentiel qui se nourrit de la spéculation et qui profite de toutes les opportunités pour s’enrichir sur le dos des classes populaires. En contrepartie, le secteur public est vertueux et protège ces mêmes classes. Cet argumentaire est repris aujourd’hui par ceux qui ont initié les décisions actuelles de monopoles publics sur certains produits et pour certain institutions consommatrices.
La destruction systématique des monopoles publics avait été actée, laissant le secteur privé s’investir seul dans le commerce et la distribution, sans que l’État ne garde un instrument de contrôle et de régulation ! On est passé d’un monopole public à un monopole privé, sans période de transition et toute l’architecture commerciale publique a été livrée à la prédation immobilière ou à la déshérence. Une politique réfléchie, dans ce secteur sensible, aurait consisté à détruire les monopoles publics et privés et à organiser la concurrence entre les acteurs, l’État se réservant le droit de conserver ses instruments de contrôle et de régulation, en intervenant sur les marchés lorsque cela s’impose. On aurait pu imaginer, que le secteur public prenne en charge l’importation des légumes secs, pour constituer des stocks stratégiques et de sécurité, en cas de perturbations majeures tant au niveau national qu’international mais également pour réguler le marché contre les activités spéculatives. Le secteur privé, quant à lui, serait autorisé à opérer sur ce marché pour trouver les meilleures opportunités qualité-prix, sur le marché international et pour satisfaire la demande nationale. L’exclusion du secteur privé discrétionnairement, sans autres explications et l’attribution du monopole à des offices publics, démontre que les vieux réflexes vites enterrés, sont toujours présents dans les mentalités, qui sont l’ennemi fondamental des réformes économiques dans notre pays. Notre économie se prive d’un potentiel privé important, au profit… des entreprises étrangères ! Est-il encore besoin de rappeler l’importance de construire des parcelles entre les secteurs publics et privés pour que notre économie ne marche plus sur un seul pied ?
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