Dr Mourad GOUMIRI.
Au Forum économique mondial de Davos, l’ex-secrétaire d’état du Président R. Nixon, fait sensation dans ce forum mondial, en allant à contre-courant des idées reçues, jusques et y compris, par celles du gouvernement actuel de J. Biden ! En effet, dans le conflit ukrainien, rappelle les promesses orales non tenues, par l’Occident, vis-à-vis de l’ex-URSS et de la Russie, après l’accord de la réunification allemande et la chute du Mur de Berlin et de l’extension de l’OTAN, vers les frontières russes. Créant un séisme dans la conscience collective unanimiste du Forum, il va, au nom de la realpolitik, remettre « les pendules à l’heure », en prenant acte du rapport de force sur le terrain et le fait que la Russie est déjà maîtresse d’une partie du territoire ukrainien. Il convient donc de lui consentir des conditions de paix et de sécurité durables garanties par l’Occident. Sa proposition est très claire, la paix, via un compromis territorial (cession de la Crimée et du Donbass), pour éviter une guerre perpétuelle qui risque d’embraser le monde entier ! D’aucuns ont crié à « l’accord de Munich », signé avec A. Hitler en 1938 (1), accords concessionnels qui n’ont pas empêché la deuxième mondiale ! Fidèle à sa logique, il presse l’Occident d’ouvrir des négociations dans les deux prochains mois, sur sa proposition pour empêcher que l’escalade ne soit irréversible et incontrôlable et ne débouche sur une confrontation mondiale aux conséquences incalculables. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement américain actuel agit à l’inverse de cette proposition et entraîne avec lui ses alliés otanesques et tente d’imposer, au reste du monde, sa politique et notamment en Afrique, après que le Congrès ait voté la loi HR 7311 qui « punit les états africains favorisant l’essor de la Russie, dans le continent noir, au détriment des intérêts américains biens compris ». Nuls doutes que le discours d’H. Kissinger à Davos, laissera des traces indélébiles dans la géopolitique et les relations internationales et qu’il va permettre un repositionnement des uns et des autres, dans le concert des nations. Les pays qui refusent de se positionner dans l’un des camps mais qui subissent de plein fouet les conséquences (notamment alimentaires) de ce conflit, ont tout intérêt à soutenir cette proposition de la concession territoriale contre un accord de paix durable qui doit mener à l’arrêt du conflit en Ukraine. A quand la canonisation d’H. Kissinger par le pape ?
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(1) Les accords de Munich sont signés entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini à l’issue de la conférence de Munich du 29 au 30 septembre 1938. Ces accords ont pour but de régler la crise des Sudètes et permettent à Hitler d’annexer les régions tchécoslovaques.
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