Le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas exclu le recours au financement extérieur pour des projets d’investissements publics qui ont du potentiel de développement. Il a d’abord déploré la dépendance aux revenus du pétrole : « Les économistes classent une économie comme la notre comme une économie sous-développés. Nous avons été habitués à acheter. La culture de la vente nous ne l’avons pas. Aujourd’hui il faudra vendre des produits pour acheter. Nous sommes contraints de créer de la valeur ajoutée, de la richesse. Il faut oublier le pétrole. Il doit juste servir d’appoint », avant d’évoquer sans que la question ne lui soit posée le recours au financement extérieur « … ou alors il faudra compléter avec de l’endettement extérieur. Et même sur cette question, j’ai déjà dit que nous avons connu un endettement lourd à cause de considérations sociales. Cela ne permet pas de rembourser la dette car il s’agit de consommation. Si aujourd’hui nous devons nous endetter pour réaliser une ligne de chemin de fer jusqu’à Tamanrasset ou jusqu’à Adrar et j’ajoute, de nouveaux barrages hydrauliques, pourquoi pas, parce que de tels projets permettent de rembourser. A chaque fois que l’on construit un barrage il rembourse son coût, de même qu’un port ».
Le président Tebboune avait toujours rejeté le recours à l’endettement extérieur dans son approche des investissements publics. Il s’agit d’une inflexion dans le discours qui peut préparer un changement de doctrine à ce sujet.
La communauté des experts économiques considère que le renoncement au financement extérieur notamment pour des projets qui ont une capacité d’exportation est un non-sens dans le contexte mondial de sur-épargne et de taux bas. Ce contexte est entrain de changer, et peut être que le changement sur cette question, à Alger, tente d’anticiper un accès beaucoup plus cher au financement extérieur dans les prochaines années. Le FMI prévoit que les réserves de change algériennes seraient de 12 milliards de dollars en 2026.
Reveil D’Algérie.
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