Abdelkader Khalef, beaucoup parmi la nouvelle génération des supporters de la JSK ne le connaissent pas. Ont-ils un jour entendu parler de lui ? Il était pourtant un bâtisseur. Le bâtisseur, pourrait-on dire si l’on se fie aux nombreux témoignages des anciens joueurs de la Jeunesse sportive de Kabylie qui l’ont connu. Tous disent, presqu’en chœur, que c’est lui qui a jeté les fondations qui ont fait de la JSK ce club mythique pas seulement de la Kabylie mais de l’Algérie tout entière grâce à ses titres continentaux.
Paradoxalement, c’est le président de la JSK dont on parle le moins. Et pourtant ! Pourquoi ? Cela est-il lié à son passé d’ancien du MALG ? Cela est-il dû au fait que son cousin, Kasdi Merbah, avait dirigé la puissante sécurité militaire dans les années 70 ? Pas évident de trouver les réponses. Mais ce n’est certainement pas la meilleure façon de rendre hommage à l’homme qu’il a été que de s’y perdre en conjectures. L’important peut-être aujourd’hui est que 43 ans après sa mort, l’APC d’Ath-Yenni, la région natale de ses parents, brise le mur d’amnésie qui frappe la mémoire d’un personnage pourtant pas comme les autres.
En collaboration avec l’association locale des bijoutiers, la municipalité a concocté un programme d’activités pour se souvenir des qualités et des réalisations de celui qui a donné à la JSK ses premiers titres en première division et son premier doublé. Sous son règne, qui aura duré cinq ans seulement, de 1972 à 1977, le club kabyle a décroché 3 titres de champions et une coupe d’Algérie. Un palmarès à lui tout seul. Il avait donné à la JSK ses lettres de noblesse, comme n’a eu de cesse de le répéter Mouloud Iboud.
Mouloud Iboud, Ali Fergani, Salem Amri, Kamel Abdeslam, Mourad Amara, Mourad Derridj, Nacer Belhadj étaient tous là ce vendredi à Ath-Lahcene. La conférence-débat organisée dans la matinée a permis à tout ce beau monde de raconter qui une anecdote, qui un souvenir, un autre pour témoigner de la grandeur de l’homme qu’était Abdelkader Khalef et un autre, enfin, pour dire à quel point des personnages de cette trempe manque à la JSK d’aujourd’hui.
Dans sa prise de parole, Mouloud Iboud, le légendaire capitaine d’équipe de la JSK, a fait une intervention dans laquelle il n’a pas manqué de rendre un hommage appuyé à un autre monument du football algérien, Khalef Mahieddine, frère d’Abdelkader. Le président de la JSK Achour Chelloul, présent à la cérémonie, a offert un maillot du club floqué du nom d’Abdelkader Khalef au fils du défunt. Mais d’aucuns parmi les présents auraient tellement souhaité que cet hommage soit initié par le club cher à Abdelkader Khalef. Certes, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Dans l’après-midi, une fresque à l’effigie de ce dernier a été dévoilé au village Ath Lahcene.
Témoignages :
Mouloud Iboud, ancien capitaine d’équipe de la JSK :
« Abdelkader Khalef a pris la succession de Mansour Abtouche avec pour objectif de professionnaliser la JSK. Graduellement, il a rajeuni l’équipe et s’est appuyé sur les plus jeunes. J’ai fait partie des joueurs qu’il a gardé, tout comme Moh-Cherif Hannachi, Mustapha Annane, Menguelti et d’autres. Une nouvelle ossature est née et a été renforcée par Kamel Aouis, Salem Amri, Salah Larbès, Kamel Tahir, Mohamed Talbi, Rachid Dali, Rachid Baris…
Il avait également commencé par ramener un entraineur étranger en la personne du Roumain Virgil Popescu. On a, ainsi gagné le premier titre e la JSK en division Une lors de la saison 72-73. Après le départ de Popescu, Abdelkader Khalef avait chargé ce dernier de lui trouver un autre entraineur mais de la même nationalité que lui. C’est comme ça que Peter Matiga a rejoint le club et avec lequel on a décroché un deuxième titre de champion. Sous la houlette d’Abdelkader Khalef, on a aussi décroché le premier doublé de l’histoire de la JSK en 76-77. La machine JSK est donc, ainsi lancée. Ce qu’on regrette le plus nous les anciens c’est le fait qu’il n’a pas pu assister au sacre africain de la JSK en 1981 puisqu’il est décédé quelques mois auparavant.
Le secret de la réussite avec lui ? La discipline, indiscutablement. C’est quelqu’un qui ne badinait pas avec la discipline. Mais il était aussi quelqu’un de profondément juste. Je voudrais ajouter ceci : Ce que beaucoup ne savent pas c’est le fait que Abdelkader Khalef avait intervenu en tant que président de la JSK pour sortir des militants du Mouvement culturel berbère, à l’image de Said Sadi, Said Khelil et d’autres des commissariats lors des évènements d’avril 80. C’est quelqu’un qui a été profondément kabyle et qui a fait tellement pour la région ».
Ali Fergani, ancien joueur et capitaine d’équipe de la JSK et de l’EN :
« Abdelkader Khalef avait une forte personnalité. C’est lui qui a donné à la JSK cet élan qui lui a permis dans les années d’après de trôner sur le football algérien et de remporter des titres continentaux. Avec lui la JSK a pris une autre dimension. Certes, il s’est appuyé sur les joueurs locaux, mais il a renforcé l’équipe avec des joueur de talents venus des autres clubs du pays. Il avait le sens du bon recrutement.
Il a ramené Douadi, Boukadoum, Amri et moi-même. C’est lui qui est à la base de la réussite de la JSK devenu le club qui possède le meilleur palmarès d’Algérie. C’est lui qui a insisté pour que je vienne à la JSK quand il a vu mes prestations en tant que joueur du NAHD. Il avait chargé Mouloud Iboud de prendre contact avec moi. J’ai rejoint la JSK au début de la saison 79-80 pour participer à l’épopée du Jumbo JET ».
Nacer Belhadj-Ali, ancien joueur de la JSK :
« J’ai été très content de venir ici à Ath-Yanni assister à cet hommage à Abdelkader Khalef. C’est quelqu’un qui a beaucoup donné à la JSK. En venant à la JSK, il a permis à l’équipe de gagner ses premiers titres de champion en première division.
Pour moi, c’est lui qui a bâti les fondations qui ont permis à la JSK de devenir par la suite le plus grand club d’Algérie. C’est grâce à ce travail colossal à la base que la JSK a pu acquérir cette dimension. C’était quelqu’un qui ne parlait pas beaucoup mais il avait un tel charisme ! Il aimait la JSK plus que tout et du fond du cœur ».
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