Dr Mourad GOUMIRI.
Dès le début des négociations pour l’indépendance, du 25 au 29 juin 1960 à Melun, qui furent un échec puis deux autres rencontres qui eurent lieu en 1961 d’abord à Evian (20 mai-13 juin) puis à Lugrin (20 au 28 juillet), le général De Gaulle, Président de la république française, après son coup d’état de 1958, a eu pour principal objectif de rapatrier secrètement les archives entreposées en Algérie, vers la métropole. C’est le début de la saga des archives communes, qui, par bateaux entiers, vont traverser la méditerranée. Rien ne fut laissé, des archives techniques (urbanisme, gaz, électricité, eaux, routes…), à celles sensibles (défense et renseignements, administration, justice, finances, musées…), tout a été embarqué, de manière à effacer 132 ans de présence française en Algérie et rendre l’Algérie indépendante amnésique pendant longtemps !
Toutes les tentatives de récupération, même partielles, ont échoué, pour des raisons fallacieuses, invoquées par la partie française. Au niveau juridique d’abord, la France, à travers son pouvoir législatif, a considérablement prolongé les délais de publication (dix ans puis vingt ans), par plusieurs lois, les archives et notamment celles dites « sensibles ». Puis, elle a restreint considérablement l’accès à ces dernières, n’autorisant que certaines personnes, dans des cas particuliers et des objectifs strictement sélectionnés. Enfin, elle a priorisé les ressortissants français, excluant les étrangers.
Au niveau technique ensuite, elle a refusé de rendre les originaux, notamment ceux de la période avant la colonisation, n’autorisant que des copies, sous prétexte, que notre pays ne disposait pas de structures adéquates pour l’archivage (avant la construction du Centre national des archives), de moyens modernes de photocopie et de duplication et les moyens humains de conservation. Enfin, au niveau financier, elle a toujours considéré que toutes les dépenses induites devaient être à la charge du gouvernement algérien. Malgré toutes les propositions faites par notre pays pour lever ces contraintes, la partie française a mené une « guerre d’usure » pour finalement maintenir le statu quo.
Aussi, la promesse faite, par le Président E. Macro, en visite en Algérie, d’ouvrir les archives, est donc à prendre avec beaucoup de précautions, tant de puissants lobbies français et certain algérien, sont réticent à l’idée même que les archives communes et celles d’avant la colonisation, traversent, en sens inverse, la méditerranée. En effet, l’enjeu n’est pas uniquement historique mais a également un impact direct sur l’écriture même de l’histoire de nos deux pays, dans tous les domaines. Ces archives risquent de fournir des révélations qui peuvent remettre en cause des personnes et des institutions et aller jusqu’à d’éventuelles poursuites judiciaires nationales voire internationales. De même, certaines archives peuvent donner droit à des indemnisations financières et des réparations morales, dans la mesure où elles constituent l’habeas corpus, pour le déclenchement d’une information judiciaire. Dès lors, du côté français comme de celui algérien, le dossier des archives reste tabou et ce n’est pas demain qu’il trouvera une solution définitive et il faudra certainement encore attendre plusieurs décennies pour enfin arriver à le boucler.
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