Alger accueille la 3e édition du « Green Impact Bootcamp » : quand innovation rime avec écologie

La capitale d’Alger a donné, ce mardi 16 septembre, le coup d’envoi de la troisième édition du « Green Impact Bootcamp », un rendez-vous consacré à l’innovation et à l’économie durable.

Placé sous le slogan « Bâtir une économie verte par l’intelligence collective », l’événement réunit pendant trois jours des startups, des porteurs de projets algériens et africains, ainsi que des experts venus partager leur savoir-faire.

Un programme porté par l’innovation verte

Cette rencontre est initiée par l’incubateur numérique DZ HADINA TECH, avec l’appui du ministère de l’Énergie et des Énergies renouvelables, de celui des Hydrocarbures et des Mines, ainsi que du ministère de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises et du ministère de l’Environnement et de la Qualité de vie.

Au programme on trouve des ateliers de formation animés par des spécialistes et des rencontres directes avec des acteurs économiques. L’idée, selon Abdelfetah Benamar, directeur de HADINA TECH, est de « renforcer l’entrepreneuriat durable, en outillant les jeunes porteurs de projets et en les préparant à intégrer les marchés national et africain ».

Benamar insiste aussi sur la dimension collaborative du Bootcamp : « L’un des objectifs majeurs est de créer des passerelles entre les grandes entreprises et les jeunes startups pour développer ensemble des solutions au service du développement durable. »

Un concours pour valoriser les jeunes talents

Parmi les projets phares, figure Biofertech, créée par Rostom, une startup qui valorise les rejets miniers et industriels pour en faire des fertilisants naturels destinés à l’enrichissement des sols, notamment en zones arides.

« Nous travaillons également sur des solutions basées sur l’imagerie satellitaire et l’intelligence artificielle pour optimiser les cultures, réduire l’utilisation de produits chimiques et limiter l’impact environnemental », précise son fondateur.

Autre exemple, Green ORC, porté par Nada, qui développe une technologie agritech reposant sur l’intelligence artificielle.

Sa solution permet de planifier l’irrigation et la fertilisation en fonction des cycles de croissance des plantes. Résultat : une consommation réduite en eau, en engrais et en électricité. Le projet, déjà en phase pilote à Biskra, est en quête de partenaires financiers pour accélérer son déploiement.

La clôture sera marquée par un concours qui mettra en compétition une quinzaine de jeunes innovateurs. Leurs projets seront évalués par un jury composé d’experts, de représentants ministériels et d’entreprises partenaires.

Le lauréat se verra attribuer une dotation financière et aura l’opportunité de signer des partenariats stratégiques avec des acteurs du secteur.

Encadrement et labellisation

Lors de son intervention, l’expert en développement durable Ali Harbi a insisté sur la nécessité de synergies entre grands groupes et startups : « Les premiers apportent un cadre stratégique et des moyens, les seconds injectent l’innovation et la créativité indispensables face aux défis environnementaux. »

Il a aussi souligné la différence entre une startup « responsable » et une « green startup ». La première, explique-t-il, agit sur la réduction de son empreinte écologique sans que son produit ne soit nécessairement vert.

La seconde, au contraire, conçoit des solutions entièrement tournées vers l’environnement. « Une startup responsable optimise la consommation d’un serveur existant, tandis qu’une green startup invente un serveur fonctionnant à froid », illustre-t-il.

Enfin, pour Harbi, le Bootcamp représente bien plus qu’un simple rendez-vous : « C’est une opportunité pour les jeunes entrepreneurs de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, d’un suivi rigoureux et, pour certains, d’un label qui valorise leur engagement écologique. »