Algérie – Chine : vers une coopération renforcée pour développer le gisement de fer de Gara Djebilet

Le groupe national minier, Sonarem a reçu, jeudi, une délégation de la société chinoise China Metallurgical Group Corporation (MCC) pour discuter du développement du gisement de minerai de fer de Gara Djebilet, situé à Tindouf.
La rencontre, tenue au siège de Sonarem et présidée par son PDG Belkacem Soltani, s’est déroulée en présence du directeur général de l’Entreprise nationale de fer et d’acier (Feral), Reda Belhadj. La partie chinoise était représentée par Jia Ningchuan, directeur général de MCC International.
Le gisement de Gara Djebilet, estimé à plus de 3,5 milliards de tonnes de réserves, représente une ressource stratégique pour l’Algérie. Sa mise en valeur constitue une des priorités du gouvernement, qui voit dans ce projet un levier majeur de diversification économique et d’industrialisation, à l’heure où le pays cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures.
L’un des principaux défis techniques réside dans la réduction du taux de phosphore du minerai, un élément qui limite son utilisation dans la sidérurgie. À ce titre, Belkacem Soltani a insisté sur la nécessité de recourir à des procédés modernes et à des essais techniques locaux, afin d’assurer une exploitation à grande échelle conforme aux standards internationaux.
Pour accélérer la concrétisation du projet, Sonarem et MCC envisagent la création de groupes de travail conjoints réunissant experts algériens et chinois. Ces équipes auront pour mission de tester les technologies de traitement du minerai et de définir une feuille de route opérationnelle.
La délégation chinoise, qui a réaffirmé son intérêt stratégique pour le projet, s’est dite prête à investir dans la phase expérimentale, à partager son savoir-faire technologique et à contribuer à l’édification d’une filière sidérurgique compétitive en Algérie.
Au-delà de la couverture des besoins nationaux en acier, l’exploitation de Gara Djebilet pourrait positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur le marché international du fer. Selon les projections, le pays pourrait non seulement satisfaire la demande croissante de son industrie sidérurgique locale, mais aussi se tourner vers l’exportation, notamment vers l’Afrique et l’Europe.
Ce partenariat avec la Chine s’inscrit dans la stratégie plus large de l’Algérie visant à attirer des investissements étrangers directs (IDE) dans le secteur minier, un domaine encore largement sous-exploité par rapport à son potentiel.
La relance du projet Gara Djebilet, annoncée à plusieurs reprises ces dernières années, pourrait enfin franchir une étape déterminante grâce à cette coopération sino-algérienne. Si les essais techniques sont concluants, l’Algérie disposerait alors d’un véritable catalyseur pour son programme de diversification économique, à la fois créateur d’emplois, générateur de devises et structurant pour son industrie lourde.
Le rapprochement entre Sonarem et MCC illustre la volonté d’Alger de transformer ses atouts miniers en moteur de croissance durable. Le succès de Gara Djebilet dépendra de la capacité à lever les défis technologiques et à mettre en place un partenariat équilibré. Dans un contexte mondial marqué par une forte demande en matières premières stratégiques, l’Algérie pourrait bien trouver dans ce projet une nouvelle carte maîtresse pour renforcer sa souveraineté économique et son rôle régional.
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