Intervenant lors d’une journée d’information organisée par Algex sur les perspectives d’export post-Brexit vers le Royaume-Uni, des opérateurs algériens et des experts ont souligné l’intérêt pour le pays de signer un accord préférentiel avec le Royaume-Uni pour bénéficier d’une taxation minime sur les produits.
Dans ce contexte, Toufik Hadkeheil, opérateur qui exporte des fruits et légumes notamment vers la France et le Moyen-Orient, a mis en avant les opportunités existantes au sein du marché britannique en soutenant que « le Royaume-Uni importe pratiquement tout ce qu’il consomme ».
A titre d’exemple, cet opérateur a cité les besoins du Royaume dans le domaine de l’alimentation, notamment la consommation de la pomme de terre pour laquelle l’Algérie est en mesure de la produire et de l’exporter vers ce marché tout au long de l’année.
Pour se placer sur ce marché, cet exportateur a insisté sur le respect de la qualité et des conditions d’emballages des produits, ainsi que la mise en place de lignes directes de transport vers le Royaume-Uni dotées de conteneurs réfrigérés.
« Nous devons disposer d’une ligne directe pour réduire les coûts de transport et pour éviter de transiter par d’autres ports européens », a-t-il recommandé.
Intervenant via visio-conférence depuis la Grande-Bretagne, Abderrezzak Osmani, co-fondateur du Conseil d’affaire algéro-britannique (UKABC), a abondé dans le même esprit.
Il a fait savoir que le Royaume-Uni a importé près de 600 milliards de dollars en 2019 de différents produits.
« Il existe une forte demande à satisfaire, mais pour cela il faut qu’il y ait des infrastructures sur place pour pouvoir exporter vers le Royaume-Uni », a-t-il souligné, appelant à ce que les institutions et les opérateurs économiques puissent s’organiser dans divers domaines pour s’introduire sur le marché britannique.
Selon M. Osmani, « le marché britannique exprime également de nouveaux besoins surtout depuis le Brexit, d’où la conclusion des nouveaux accords commerciaux notamment avec l’Australie ».
Pour sa part, le représentant de l’UKABC en Algérie, Moncef Zemmouchi, a rappelé que « le Conseil d’affaires algéro-britannique avait organisé des missions économiques avec des interlocuteurs prêts à négocier des partenariats ou des marchés ».
« Dès que les conditions sanitaires le permettront, nous comptons relancer les missions économiques vers le Royaume-Uni, et ce, à la demande des opérateurs britanniques », a-t-il assuré.
De son côté, le consultant en commerce international, Riad Beladi, s’est dit en faveur de la signature d’un accord de libre-échange entre les deux pays, tout en soulignant l’existence de spécificités dans le marché britannique. M. Beladi a proposé en outre le regroupement de plusieurs opérateurs algériens intéressés de manière à pouvoir assurer continuellement les besoins du marché britannique.
aps