La décision a été prise ce mercredi par l’Union européenne de mettre en place une mission militaire de formation des forces armées du Mozambique. Objectif : aider ce pays à lutter contre les groupes armés djihadistes. Il reste cependant un petit bout de chemin. Cette décision doit encore être validée par les ministres des Affaires étrangères lors de leur réunion du 12 juillet. La France, l’Espagne, l’Italie et le Luxembourg se sont déclarés prêts à répondre à l’appel du Portugal et à participer à cette mission européenne, a assuré un diplomate européen. Qu’en est-il des effectifs de la mission ? Ils doivent encore être précisés.
Le Portugal a indiqué en mai être prêt à en fournir la moitié et a envoyé des instructeurs au Mozambique après l’attaque de la ville portuaire de Palma le 24 mars par des groupes armés djihadistes actifs dans la province du Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie. Un énorme site gazier piloté par le groupe Total jouxte la ville de Palma.
Les dirigeants des pays d’Afrique australe se sont entendus le 24 juin pour envoyer des troupes au Mozambique pour lutter contre les groupes djihadistes qui sèment la terreur dans le nord-est du pays depuis plus de trois ans. Ces groupes connus localement sous le nom d’Al-Shabab (« les jeunes » en arabe) font régner la terreur dans la province pauvre et à majorité musulmane du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie.
Leurs attaques sont montées en puissance depuis un an. Mais, jusqu’à présent, le président mozambicain Filipe Nyusi se montrait réticent à toute aide étrangère, insistant sur la souveraineté du pays, indépendant depuis 1975. L’armée, mal formée et mal équipée, s’était jusqu’ici appuyée sur des sociétés militaires privées. Les violences dans le nord-est du pays ont tué 2 800 personnes et forcé près de 800 000 autres à fuir, selon l’ONU. Elles ont aussi provoqué une grave crise humanitaire.
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