APC d’Arzew Les inondations dévoilent l’anarchie urbaine… et la corruption

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  Les inondations dévoilent l’anarchie urbaine… et la corruption

Des routes coupées par les eaux pluviales et les inondations de l’oued

Comment expliquer qu’une pluie, aussi torrentielle soit-elle, peut en quelques heures seulement engloutir des pans entiers de la ville industrielle d’Arzew ? C’est la question qui soulève la colère des Arzewiens depuis ces dernières chutes de pluies, les catastrophes de la semaine dernière ,dans la nuit du dimanche  au lundi , et mardi dernier, des quartiers entiers d’Arzew, des parkings, des routes et des tunnels, se sont retrouvés sous les eaux très rapidement,avec les éclatements et les débordements des oueds causant d’importants dégâts.Face à la colère, les autorités ont adopté deux attitudes. La première, est de s’en remettre à la météo, expliquant que « la quantité d’eau tombée en quelques heures à Arzew équivaut à la quantité d’habitude enregistrée durant un mois complet ». « Les pluies torrentielles survenues ces dernières 24 heures en Algérie s’inscrivent dans les activités météorologiques saisonnières, mais ont été affectées par de violents changements climatiques, devenant ainsi plus intenses », a indiqué l’officiel, ajoutant que « les avaloirs, quelles que soient leurs capacités, ne pouvaient pas absorber les quantités de pluie tombées en un laps de temps réduit ».
La circulation d’Arzew sous les eaux
Entrepreneurs peu scrupuleux
La seconde approche des autorités, visées par les critiques quant à leur incapacité d’anticiper ce genre de catastrophe.Des négligences techniques, comme le non curage des oueds d’Arzew ,et l’abandon de gravats sur la chaussée ou la non-finition de travaux ,aux conditions de passation des marchés, tout sera étudié en principe.À Arzew, il n’est pas rare de voir que les trottoirs du centre-ville, par exemple, sont « refaits » chaque année, suscitant méfiance et ironie des habitants qui y voient des marchés entre « amis » pour entrepreneurs peu scrupuleux , à l’image du projet d’aménagement du boulevard du front de mer qui a coûté la bagatelle de 20 milliards de centimes par les ex élus qui ont condamné par la justice pour les délits de détournement du dénier public.
La corrélation corruption-catastrophe naturelle a déjà été démontrée par des études scientifiques,les différentes entraves aux règles d’urbanisme et de construction ont aggravé le bilan humain et matériel. L’anarchie et les passe-droits dans le domaine immobilier (de l’occupation des sols aux constructions) ont créé à Arzew et dans les autres villes du pays un tissu urbain hyperfragile. « Je vis dans une résidence dite de luxe, mais déjà les murs extérieurs de l’immeuble s’effritent et mes enfants ne peuvent plus sortir jouer dehors à cause des égouts qui éclatent de partout. J’ai payé ma maison une fortune pour finalement voir mes enfants risquer d’attraper des maladies moyenâgeuses »Par ailleurs , la plupart des enfants scolarisés dans les différents quartiers populeux n’ont pas pu rejoindre leurs établissements scolaires à cause des routes bloqués et submergé par les eaux pluviales qui sont stagnés depuis ces averses de pluie. Les résidents des différents quartiers populaires de la ville d’Arzew se demandent où sont partis les centaines de milliards des contribuables….? Des budgets colossaux ont été consacrés à cet effet par l’Etat.Mais force est de constater qu’à chaque intempérie, des morts sont déplorés, comme ce fut le cas, il y a deux ans, à Constantine. L’incompétence et la nonchalance des autorités locales ainsi que la réception des projets sans qu’il y ait de contrôle sérieux et rigoureux sont à l’origine de ces drames, lesquels dévoilent aussi l’ancrage de la corruption et des pratiques mafieuses dans l’octroi des projets et leur réception.La ville d’Arzew s’est clochardisée par les différents dépassements de tout bord mais surtout de sa mauvaise gestion pour ne pas s’étaler longuement sur le sujet.
Rafik