Au terme d’une rencontre sur « l’Emir Abdelkader: résistant et homme d’Etat », organisée par le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, les participants ont mis en avant l’importance de la valorisation de la grande histoire de l’Algérie et de tous ses symboles, à leur tête l’Emir Abdelkader, à travers l’instauration d’une journée nationale dédiée à cet homme d’Etat « loin des falsifications et autres mystifications ».
Evoquant ceux qui ont porté atteinte aux symboles de l’Algérie et à l’Emir Abdelkader, la moudjahida et écrivaine Zhor Ounissi a estimé que « les contrevérités qu’ils répandent participent d’une méconnaissance de l’histoire ».
Il faut étudier l’histoire algérienne avec rigueur car les nations qui ignorent leur histoire sont susceptibles de voir leurs constantes et fondements dénaturés, a soutenu l’ancienne ministre.
Dans leurs propositions, les participants à cette rencontre ont insisté sur l’impératif de mettre l’histoire de l’Emir Abdelkader à l’abri des tiraillements politiciens et idéologiques, d’accepter cette histoire quelle qu’elle soit et de l’écrire dans son contexte socio-historique et sociologique loin des accusations de traîtrise.
Dans son intervention lors de cette conférence, Zhour Boutaleb, petite fille de l’Emir Abdelkader a appelé à instituer une Journée nationale de l’Emir Abdelkader, déplorant l’atteinte à sa personne et à d’autres symboles de l’Etat en cette conjoncture sensible de l’histoire de la Nation qui exige l’unité, la solidarité et la défense des constantes nationales.
Les participants ont proposé, entre autres, d’accorder l’intérêt nécessaire aux symboles de l’histoire nationale.
Pour sa part, Benyoucef Tlemçani, professeur universitaire a proposé de « mettre en application des lois à même de protéger les symboles de l’Algérie ».
Dans ce cadre, le président du Conseil scientifique du Centre national sur le mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954 a déclaré « nous voulons proposer des mécanismes qui permettent d’accorder une plus grande importance aux symboles de l’Etat dans le système éducatif et dans les programmes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et également sur le plan médiatique pour préserver la mémoire des symboles » de la Nation.
De son côté, la représentante du ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit a rappelé les efforts consentis en matière de préservation des symboles nationaux prévus dans la loi n 99-07, relative au Moudjahid et au Chahid, qui garantit « la protection physique et morale de ces symboles et prévoit des sanctions pour réprimer quiconque leur porte atteinte ».
Entre autres propositions, il y a lieu de citer la création d’un Prix annuel au nom de l’Emir Abdelkader pour la meilleure recherche ou étude sur cette figure et des laboratoires de recherche scientifique à même d’œuvrer pour l’immortalisation des symboles de la résistance et de la guerre de libération, ainsi que la relance du projet national lié au système d’éducation en accordant un intérêt aux exploits de l’Emir Abdelkader et en orientant les recherches scientifiques et académiques pour étudier sa personnalité et ses qualités, encourager les œuvres scientifiques et exploiter les sites historiques dans la promotion du tourisme historique.
Pour sa part, l’enseignante à la faculté de droit et des sciences politiques de Blida, Sabah Merioua a estimé « nécessaire » l’introduction, au titre des études universitaires, d’un module sur le rôle de l’Emir Abdelkader en matière de droit international humanitaire, plaidant pour « la récupération des lettres et des documents de l’Emir et la lutte, par tous les moyens juridiques, contre les comportements illégaux qui visent les symboles de la résistance et de la Révolution algérienne ».
De son côté, le chargé d’étude et de synthèse (CES) au cabinet du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Nabil Mellouk a suggéré l’élaboration d’un plan de communication efficace en vue de mettre en valeur l’histoire de la personnalité de l’Emir à travers « un travail méthodique et réfléchi ».
aps