Au-delà d’une aide de plus de 45 milliards d’US$, J. Biden fixe les lignes rouges.

Seul bémol aux relations d’amitié entre le USA et l’Ukraine, durant la visite officielle de V. Zelenski à Washington, cette semaine, c’est cette phrase prononcée par J. Biden, en conférence de presse : La paix juste ! Cette phrase a fait bondir le Président ukrainien qui dira ne pas la comprendre puis rebondira en ajoutant que la seule « paix juste » est à ses yeux celle qui consiste à récupérer tous les territoires ukrainiens, conquis par l’armée russe, jusques et y compris la Crimée ! Gêné, devant les journalistes, le Président américain « botte en touche », en se réservant le droit d’expliquer ce nouveau concept, lors des discussions en tête à tête. Y-a-t-il des « paix justes » de par le monde ? L’histoire nous enseigne que la « paix juste » est celle imposée par les vainqueurs aux vaincus, à la fin des conflits et qui a, en général, une durée limitée dans le temps en fonction de l’évolution des conflits anciens et nouveaux.

Les USA affirment dans toutes les instances internationales ne pas être en guerre contre la Russie, dont acte. Cependant, par la livraison d’armes de plus en plus sophistiquées (missiles Patriot), ils montent en intensité, obligeant la Russie à faire la même chose, avec une ligne rouge suprême, la non-utilisation des armes nucléaires, pour lesquelles les deux pays sont d’accord ! La deuxième ligne rouge est que l’Ukraine n’utilise pas les armes livrées par les USA pour frapper le territoire russe, ce qui les rendrait co-belligérants de facto et donnerait un argument de poids pour la Russie d’employer des armes non conventionnelles. D’un autre côté, la « paix juste » signifierait-elle, un engagement américain signé et acté, que l’Ukraine ne sera jamais membre de l’Otan, ce qui remettrait en cause le principe de la libre adhésion des pays à l’organisation atlantique ? Le principe de la « paix juste » inclurait-il la reconnaissance du rattachement de la Crimée à la Russie, pour réparer l’erreur de son rattachement à l’Ukraine, par l’URSS ? Enfin, la « paix juste » signifierait-il que les territoires du Donbass et de Lougansk, seront intégrés à la Russie ou du moins autonomisés et sous contrôle international ? Enfin, la « paix juste » voudrait-elle dire un retour à la situation d’avant-guerre (24 février 2022) ? Dans cette affaire, le Président J. Biden n’a pas les mains libres contrairement à ce que l’on pourrait croire, il doit composer avec le congrès et le parti républicain qui ne partagent pas du tout ses positions et notamment l’ex-Président D. Trump et ses soutiens dans l’opinion publique américaine. Les éléments de négociation sont donc identifiés et devront faire l’objet d’intenses discussions, sur le plan national et international dans les jours qui suivent et en fonction de la situation militaire sur le terrain.