Dans un entretien accordé à l’APS, M. Bendridi a précisé que le secteur avait amorcé l’élaboration de textes d’application du décret exécutif 20-312 paru au Journal officiel 38 portant conditions et modalités d’octroi de l’autorisation de dédouanement des chaines et équipements de production rénovés dans le cadre d’activités de production de biens et services, en vue de l’utilisation d’un matériel intégré et moderne dans diverses filières agricoles et de la réalisation d’une production conforme aux normes internationales.
« La consolidation des cadres juridiques en la matière est intervenue pour concrétiser l’objectif de l’Etat exprimé par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant l’exportation du produit agricole national dont les lignes de production nécessitent la mécanisation pour satisfaire les besoins notamment au niveau des filières et des spécialités modernes et développer les branches stratégiques ainsi que l’intégration locale des chaines de valeur locales et la compensation des importations », a-t-il expliqué.
Et d’ajouter que le secteur œuvre à la promotion des cultures stratégiques et industrielles particulièrement le blé dur, les produits laitiers, la tomate industrielle, les olives, la pomme de terre et bien d’autres qui ont besoin d’unités de transformation industrielle au niveau de zones proches des zones de production dans le cadre des cultures intensives notamment dans les régions montagneuses et sahariennes, souligne le même responsable.
Ces opérations, rappelle-t-il, exigent l’importation de matériels et d’équipements sophistiqués destinés aux opérations de production, de récolte, de transformation et d’emballage, lesquelles concernent la ligne de production, les équipements de production ou les lignes et les équipements de production rénovés.
Des réunions ont été tenues en permanence avec des cadres du ministère des Finances pour examiner les possibilités et moyens de soutien indirect à l’importation de ces équipements en vue mettre le producteur dans une bonne situation financière, notamment les entreprises qui viennent d’entamer leurs premières années de production, a fait savoir M. Bendriri.
Dans ce cadre, l’examen de la qualité du matériel et équipements sophistiqués et les unités de transformation modernes autorisés à l’importation se fait en fonction des besoins des chaînes de production nationale, notamment celles de l’agriculture, de récolte et de conditionnement.
Les opérateurs économiques sont tenus, en vertu dudit décret, de justifier un autofinancement d’au moins 30 % du coût de l’opération d’importation et des équipements rénovés.
Développement de la mécanisation, un facteur pour la réussite du secteur agricole
Ce texte permettra de dédouaner les chaînes et les équipements de production agricole rénovés à l’exception des chaînes et des équipements agricoles similaires à ceux produits en Algérie dont la production locale couvre les besoins du marché national.
Les chaînes et équipements de production agricole rénovés doivent faire l’objet d’une rénovation certifiée par un organisme dûment agréé par l’Organisme algérien d’accréditation (ALGERAC) ou le cas échéant par un organisme signataire d’un accord bilatéral et multilatéral portant reconnaissance d’accréditation mutuelle avec ALGERAC.
« Compte tenu du développement enregistré dans plusieurs filières agricoles, à l’instar de colza huileux, du maïs et de la betterave à sucre et la réduction des volumes importés de ces produits, le développement de la mécanisation dans ces filières demeure un facteur clé pour la réussite de ces premières expériences en Algérie », a expliqué le même responsable.
L’Algérie produit depuis plusieurs années des moissonneuses-batteuses et des tracteurs, étant un pays pionnier dans le domaine de la production céréalière, d’où l’impératif de doter les exploitations collectives et individuelles et des producteurs privés d’un matériel agricole moderne, a-t-il poursuivi.
L’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) contribuera également à l’organisation des chaînes de production, en se focalisant sur les produits dont les prix connaissent une hausse sur les marchés internationaux, à l’instar de la betterave, du maïs et du colza.
Le secteur subventionne le matériel agricole fabriqué localement et utilisé dans les cultures stratégiques (céréaliculture) par le biais d’un prêt de la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) avec un taux allant de 30 à 40% de la valeur du matériel agricole, outre des crédits octroyés aux agriculteurs pour l’acquisition de moissonneuses-batteuses (entre 35 et 40%) et l’appui au renouvèlement des moissonneuses qui ont plus de 15 ans d’activité, et ce, avec un taux de 70% de leur valeur.
Cet appui a permis la réduction de la durée de la campagne de moisson-battage de 3 à 1 mois et demi durant les dernières années, et par conséquent, la réduction des risques d’incendies ou la perte des récoltes.
Selon M. Bendridi, le secteur œuvre au développement des filières agricoles à travers des commissions qui se penchent sur le dossier de développement des filières en coordination avec les instituts techniques spécialisés et les Ecoles supérieures d’agriculture dans le souci de parvenir à une agriculture à même de réaliser l’autosuffisance et l’exportation de l’excédent de production afin de se frayer une place sur le marché international.
aps