Banque d’Algérie : le crédit au secteur privé bondit de 7,3 %

Le crédit bancaire en Algérie a poursuivi sa progression en 2024, atteignant 11.256,5 milliards de dinars selon le dernier rapport annuel de la Banque d’Algérie, soit une croissance annuelle de 5,3 %. Malgré un léger ralentissement par rapport à 2023 (+5,8 %), cette évolution témoigne du rôle central des banques dans le financement de l’économie. Les établissements publics ont contribué à hauteur de 72,9 % à l’accroissement total des crédits, contre 27,1 % pour les banques privées.

Le secteur privé a bénéficié d’une hausse plus marquée des financements (+7,3 %) que le secteur public (+2,4 %), les industries manufacturières et la construction demeurant les principaux bénéficiaires.

La structure bancaire s’est également renforcée, avec un réseau de 1.673 agences fin 2024, dont 102 dédiées à la finance islamique, en forte progression. L’inclusion financière s’améliore, avec un guichet pour 7.946 actifs et une augmentation du nombre de comptes actifs : 13,7 millions en dinars (+5,62 %) et 5,19 millions en devises (+10,42 %). Les ressources collectées par les banques ont bondi de 8,9 %, atteignant 16.246,4 milliards de dinars, portées notamment par l’essor de l’épargne islamique (+17 %). Les produits Salam, Mourabaha et Ijara dominent les solutions de financement islamiques.

Le secteur bancaire affiche une solidité financière renforcée, avec des ratios de solvabilité conformes aux normes, une liquidité jugée robuste et un résultat net en hausse de 12 %. La masse monétaire a progressé de 9,03 % sur un an, tandis que le dinar s’est apprécié face aux principales devises.

En 2025, la Banque d’Algérie a adopté une politique monétaire plus accommodante en abaissant son taux directeur à 2,75 % et le taux de réserve obligatoire à 2 %, dans un contexte de désinflation marquée (–0,35 % en juillet 2025). Ces mesures visent à renforcer l’intermédiation bancaire et à élargir l’accès au crédit pour soutenir la croissance économique nationale.