Belkacem Bouchemal est l’un des plus importants agriculteurs en activité dans la wilaya de Jijel dans le domaine de l’agriculture sous serres et qui, malgré le poids de l’âge, continue d’exercer son métier en s’appuyant sur des techniques modernes lui permettant d’augmenter la productivité de son exploitation agricole située en plein cœur de la ville de Jijel.
A presque 80 ans, Belkacem s’est lancé dans une nouvelle aventure en choisissant d’adopter la culture hydroponique, une technique de production hors-sol, nouvellement introduite en Algérie mais ayant fait ses preuves dans de nombreux pays européens et d’autres régions du monde qui ont opté également pour cette méthode eu égard de la densification de leurs villes où encore le manque de terres arables.
Interrogé sur sujet, cet agriculteur expliquera à l’APS que la culture hydroponique « exige une attention particulière, la terre est remplacée par un substrat et l’eau se retrouve dans un système fermé d’irrigation et est pompée de manière continue, c’est donc à moi de veiller à ce que le substrat contienne les nutriments nécessaires pour réaliser une bonne culture sous serre ».
Il a, à ce propos, révélé avoir eu l’idée de mener cette expérience pionnière dans la culture de la fraise après avoir eu l’appui de la chambre d’agriculture, il a visité en compagnie de son fils de nombreux salons dédiés aux équipements agricoles et étudié sur internet les nouvelles avancées de la culture des fruits et des légumes, soulignant avoir obtenu ses premières récoltes durant le mois de mai, soit un an seulement après s’être reconverti à l’hydroponie.
« Nous avons obtenu des résultats très encourageants avec cette nouvelle méthode. En plus d’être économe en eau et pouvant être appliquée tout au long de l’année et à moindre coût, cette technique nous a permis de multiplier notre production de fraise par cinq », a-t-il confié.
En l’absence d’un marché de gros à Jijel, Belkacem Bouchemal et son fils veillent à transférer toute leur production à la wilaya de Sétif « pour y être vendue directement aux citoyens à un prix attractif et d’éviter ainsi de passer par le moindre intermédiaire », a-t-il dit.
Si cet ambitieux agriculteur ne cache pas son bonheur devant le succès d’une expérience qu’il compte bien généraliser dans d’autres serres pour produire notamment de la laitue, de la courgette et bien d’autres produits, il se dit déçu de voir le manque d’implication des jeunes dans l’activité agricole et leur réticence à s’engager dans ce secteur ô combien nécessaire.
« Il m’est difficile de trouver des travailleurs pour la récolte. L’exploitation que je possède s’étend sur plus de trois hectares de serres, je leur propose un salaire compris entre 1200 et 2000 dinars en plus d’un sac rempli de légumes contre 4 à 8 heures de travail, mais les jeunes ici n’aiment pas faire ce genre de travail », a déploré cet agriculteur.
Il estime d’ailleurs à ce sujet que « l’avenir de tout pays dépend de son agriculture et que le sol algérien constitue justement dans ce domaine une ressource intarissable ».
Affirmant à cet égard : « J’arrive à avoir plusieurs types de cultures en toute saison. Si le rendement d’un produit est faible ou s’il est affecté par une maladie végétale, je rattrape les pertes grâce à d’autres récoltes ».
Des coopératives pour faciliter la commercialisation de la fraise
Pour sa part, Yassine Zaddam, secrétaire général de la chambre d’agriculture, a déclaré que la chambre a toujours accompagné Belkacem Bouchemal, qui est considéré à Jijel comme un exemple du savoir-faire agricole.
Il reste, a-t-il dit, un modèle pour son ouverture sur le monde extérieur et sa volonté de toujours vouloir améliorer ses connaissances malgré son âge avancé.
L’utilisation de la culture hors-sol a donné des résultats très satisfaisants dans la production de fraises, chose que vient confirmer l’expérience menée dans l’exploitation de Bouchemal qui laisse la wilaya de Jijel espérer devenir un leader dans la production de ce fruit rouge produit dans 12 communes de la wilaya, selon le même responsable qui a appelé les professionnels de cette filière à créer des coopératives pour faciliter la commercialisation de ce produit et l’approvisionnement des agriculteurs en divers produits agricoles.
Ces coopératives peuvent effectuer d’autres tâches qui contribuent au développement de cette division, comme le développement d’une industrie de transformation de la fraise ou la création de grandes chambres froides, a-t-il souligné.
Le même responsable a indiqué que la superficie globale consacrée à la culture de la fraise dans la wilaya de Jijel est estimée à 450 hectares alors qu’elle ne dépassait pas les 4 hectares en 2001.
Réalisant une production annuelle de près de 13 000 tonnes, cette culture est essentiellement répartie dans les communes de Sidi Abdelaziz et Kheiri Oued Ajoul, ainsi que Djemâa Beni Habibi, sur plus de 230 hectares.
Il est utile de noter qu’un accord a été conclu entre la chambre d’agriculture agricole et une entreprise privée de Blida pour produire des semis de fraises spécifiques à l’Algérie, sachant que la wilaya de Jijel importe à elle seule environ 20 millions de plants par an et que les pays exportateurs ne commercialisent pas les plantes mères afin de maintenir justement les pays clients sous leur dépendance.
La Cour constitutionnelle a rendu sa décision ce jeudi 21 novembre 2024, concernant les quatre amendements de la loi de finances 2025, soulevés pour « ...
Le général-major Abdelhafid Bakhouche, à la tête des Douanes algériennes, a participé ce mercredi 20 novembre 2024,à Bakou, au « Dialogue des hauts responsables des douanes », ...
La Banque mondiale, dans son dernier rapport sur l’économie algérienne (Automne 2024), met en lumière le potentiel important du pays pour développer ses exportations hors ...