La production mais surtout la productivité en matière de blé dur (céréale riche en protéines qui convient parfaitement à la fabrication des pâtes alimentaires, du couscous et du boulghour), semble gagnée à moyen terme (5 ans). En effet, des progrès notables ont été réalisés dans ce domaine et en particulier en matière de productivité, avec une utilisation intensive des terres agricoles emblavées et notamment dans le Sud, l’introduction des engrais, la sélection des semences et l’utilisation des moyens hydrauliques (pivots, puits…) et cela quelque soit le niveau des précipitations saisonnières.
Il est donc plausible que les efforts consentis, par les pouvoirs publics, permettent d’attendre une autonomie relative dans la production de blé dur. Quant au blé tendre (il est utilisé pour produire la farine panifiable utilisée pour la fabrication du pain, de pâtisseries et autres aliments, la problématique est plus aléatoire.
Les schémas de consommation des ménages
Il est clair que cette variable pèse de tout son poids dans la résolution de cette équation, du fait de la consommation exponentielle du pain, qui est produit par la farine qui provient du blé tendre, considérée comme un facteur de stabilité socioéconomique. Un gaspillage énorme de pain est enregistré au quotidien du fait des prix subventionnés de ce produit alimentaire fixé à 10 DA la baguette, depuis plus de trente ans !
La dépendance alimentaire en question
Plus que jamais cette question se pose avec acuité, suite au conflit ukrainien ! Beaucoup de pays, à l’instar du nôtre, découvrent que leur indépendance alimentaire est de plus en plus menacée et notamment en matière de céréales. En effet, les grands pays producteurs mais surtout exportateurs, réunis au sein du Conseil international des céréales, créé en 1930, se comptent sur les doigts d’une main (les USA, la Russie, l’UE, le Canada, l’Ukraine) et contrôle le commerce mondial des céréales, à partir de la bourse du blé de Chicago (Chicago Board of Trade, fondée en 1848).
Après l’Egypte, notre pays est le plus grand importateur de céréales et notamment du blé tendre pour faire de la farine qui est transformée en pain et en pâtes alimentaires, gâteaux et autres dérivés, qui constitue l’essentiel du schéma de consommation des ménages de notre pays. En contrepartie, les conditions climatiques et le foncier agricole, ne permettent pas une production suffisante pour combler la demande, même si la technologie et la chimie peuvent permettre d’augmenter les rendements.
Les pistes de résolution
C’est donc une équation complexe que les pouvoirs publics doivent résoudre, à moyen terme, de manière à réduire au moins cette dépendance alimentaire. La première décision doit impérativement résoudre le problème de l’énorme gaspillage du pain qui se retrouve, une fois acheté à un prix dérisoire, dans nos poubelles (une perte estimée à 20 millions d’US$ an).
La deuxième passe par la transformation législative du foncier agricole qui aujourd’hui sanctionne lourdement la production et la productivité. Enfin, l’introduction de la technologie (machinisme agricole, engrais biologique, semence sélectionnée…) doit permettre d’atteindre les niveaux de rendement internationaux (plus de 80 quintaux à l’hectare).
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