« Tous les Algériens vouent, pour plusieurs raisons, respect et considération à la Libye. Comment pouvons-nous oublier ce que le peuple libyen frère avait apporté comme soutien matériel et moral à la Glorieuse Guerre de libération nationale. Comment ne pas se remémorer avec fierté « les deux batailles d’Issine », le 03 octobre 1957 et le 25 septembre 1958, où le sang libyen s’est mélangé au sang algérien, dans une image des plus suprêmes de sacrifice et dans un sens des plus nobles de la foi en un destin commun des deux peuples », a indiqué M. Boukadoum dans une allocution à l’ouverture du Forum économique algéro-libyen à Alger.
Sur la base de ces sens nobles et valeurs communes, poursuit M. Boukadoum, » l’Algérie ne pouvait pas, alors que la Libye, pays frère, traversait une grande épreuve, être spectatrice. L’Algérie a répondu présente à l’appel de la fraternité et du devoir de voisinage, d’autant plus que la diplomatie algérienne s’est mobilisée avec tout ce dont elle dispose comme capital et force d’influence au double plan régional et international, afin que la Libye retrouve sa place au sein du Maghreb Arabe, en Afrique et parmi les Nations ».
« L’Algérie a initié, alors que certains en ont omis et d’autres ont éprouvé des difficultés, l’accueil de tous les belligérants libyens, toutes tendances confondues, en vue de les rapprocher et chercher des solutions consensuelles que les Libyens mettront en place par eux-mêmes, à même de mettre leur pays à l’abri des expansionnismes et ingérences étrangères qui guettent les richesses et les atouts de son peuple », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne.
« L’Algérie a, ainsi, soutenu toutes les démarches et les initiatives internationales sérieuses et sincères qui visent à arrêter la fitna en Libye, dont le processus de Berlin et la conclusion de l’accord politique libyen sous l’égide des Nations unies », a rappelé le ministre.
M. Boukadoum a réitéré, à l’occasion, » le soutien entier de l’Algérie aux efforts des Autorités libyennes, en l’occurrence, le Conseil présidentiel et le Gouvernement de l’union nationale (GNA), en vue de rétablir la stabilité politique et sécuritaire en Libye, concrétiser la réconciliation nationale entre l’ensemble du peuple libyen, unifier et renforcer les institutions de l’Etat, en prélude à la tenue d’élections générales libres et intègres qui préservent l’intégrité et l’unité du territoire libyen et mettent la Libye sur les rails de la reconstruction, de la prospérité et de la croissance ».
Cet important Forum économique algéro-libyen, qui vise à jeter les bases d’un véritable partenariat économique global entre les deux pays, se veut une autre forme de soutien, tout aussi importante que celui apporté par l’Algérie, aux plans politique et sécuritaire, à son pays voisin et frère, la Libye », a souligné M. Boukadoum, ajoutant que « l’Algérie aspire à un partenariat économique avec la Libye qui ne se limite pas à l’intensification des échanges commerciaux mais s’étend à l’encouragement des investissements directs mutuels, à la création de joint ventures, à la participation au capital des entreprises, ainsi qu’à d’autres mécanismes permettant une exploitation optimale des importantes possibilités de coopération entre les deux pays ».
Pour mener à bien cette démarche stratégique, « les autorités algériennes ont pris une série de décisions et de mesures pour créer le cadre institutionnel et juridique qui permette aux acteurs économiques et aux hommes d’affaires algériens et libyens de lancer des projets de coopération et de partenariat qui soient à la hauteur des grandes potentialités des économies des deux pays », a expliqué le chef de la diplomatie algérienne.
M. Boukadoum a, dans ce contexte, fait savoir que, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant réouverture du poste frontalier terrestre de Debdeb, l’Algérie est en passe d’achever les préparatifs logistiques et techniques à cet effet en coordination avec la partie libyenne.
« Les deux parties s’attèlent également à achever les pourparlers finaux pour la réouverture de la ligne maritime Tripoli-Alger en vue de l’exploiter dans le transport de marchandises », a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères a, par ailleurs, souhaité que ce forum économique « soit mis à profit pour dresser une évaluation globale du processus de partenariat et des mécanismes de coopération en place entre les deux pays et que ses travaux aboutissent à la signature d’accords de coopération fructueux et fondent un partenariat économique algéro-libyen global et pérenne au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères ».
L’Algérie abrite, deux jours durant, les travaux du Forum économique algéro-libyen qui vise à renforcer la coopération économique et commerciale entre l’Algérie et la Libye et à examiner les opportunités de partenariats bilatéraux entre les différents secteurs économiques des deux pays.
Près de 500 opérateurs économiques libyens et algériens y participent, aux côtés des représentants des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, d’organisations patronales et d’organismes gouvernementaux dans le domaine économique.
Parallèlement aux travaux du forum, une exposition sur les produits algériens (biens et services) est prévue, dimanche et lundi, au Palais des expositions (SAFEX) des Pins maritimes (Alger).
aps