Cessez-le-feu en Ukraine : Vladimir Poutine ira-t-il à Istanbul ?

La décision de Vladimir Poutine de se rendre à Istanbul pour rencontrer Volodimir Zelenski ne fait pas l’unanimité dans le camp occidental. Beaucoup d’analystes pensent que ce dernier s’abstiendra à la dernière minute après que le président ukrainien a déclaré qu’il effectuera le voyage en Turquie.

Tout se jouera donc ce jeudi, après que Donald Trump s’est prononcé pour que cette rencontre ait lieu. De leur côté le quatuor occidental (France, Royaume-Uni, Allemagne et Pologne) emboîte le pas et exigent un cessez-le-feu de trente jours pour entamer des négociations directes. Ceci est sous peine d’un autre paquet de sanctions encore plus dur et notamment sur les avoirs russes saisis dans les banques occidentales (400 milliards d’US$) et d’interception des pétroliers « fantômes » russes qui permettent à la Russie de contourner les sanctions occidentales.

L’enjeu d’une rencontre

Il s’agit en premier lieu, pour les deux belligérants, de ne pas apparaître aux yeux de la communauté internationale comme étant celui qui refuse la paix et donc la négociation. Pour les russes, cette trêve de trente jours ne doit pas servir aux ukrainiens de se réarmer et de se réorganiser sur le terrain, ce pourquoi ils exigent l’arrêt des livraisons d’armements et de munitions à l’Ukraine, durant cette période, condition que les européens rejettent.

Du côté ukrainiens, il s’agit de donner un gage aux États-Unis de leur volonté de négocier un accord de cessez-le-feu, après qu’ils ont interdit toutes négociations avec la Russie par une loi constitutionnelle, afin de permettre à la diplomatie de reprendre ses droits.

Cette rencontre n’a donc pas vocation à mettre un terme à cette guerre, mais plutôt d’expliciter les conditions de chacune des parties, de manière à mettre en exergue les lignes rouges de la future négociation.

Les non dits de la rencontre

Le découplage de la Russie avec la Chine reste l’objectif premier du président américain, qui considère ce conflit comme inutile. Mais cette tentative s’est avérée vaine après la présence exceptionnelle du président XI Djinpink à Moscou, lors du défilé du 80ème anniversaire de la guerre patriotique, qui a démontré la solidité de cette alliance et la volonté de la consolider.

La tournée du président Donald Trump dans les pays du golfe devrait lui permettre d’obtenir l’ouverture des vannes pétrolières pour faire baisser les cours du pétrole qui ont déjà atteint leurs niveaux les plus bas depuis plus d’une décennie.