Colère sociale en France : 473 interpellations lors des manifestations « Bloquons tout »

La France a vécu ce mercredi 10 septembre, une journée de forte mobilisation sociale, marquée par des manifestations massives et des blocages organisés à travers tout le pays.

Selon les autorités, au moins 473 personnes ont été interpellées, dont 203 dans la région parisienne, un chiffre en hausse par rapport au précédent bilan qui faisait état de 300 arrestations.

Le mouvement à l’origine de ces mobilisations, baptisé « Bloquons tout », a vu le jour cet été sur les réseaux sociaux. Il dénonce les mesures budgétaires prévues par le gouvernement démissionnaire de François Bayrou, telles que la suppression de jours fériés ou les coupes dans les retraites et les services publics.

Les organisateurs, qui ne revendiquent aucun lien syndical ou politique officiel, appellent à la désobéissance civile et à l’occupation de lieux symboliques, transformant la contestation en actions visibles à travers tout le pays.

Une mobilisation diverse et nationale

Dès le matin, étudiants, travailleurs et retraités ont investi les rues de nombreuses villes françaises. Leur colère reflète une opposition à la politique d’austérité, mais également aux difficultés liées au logement et au manque de perspectives pour la jeunesse.

À Paris, des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre, et des bennes à ordures ont été incendiées. Le déploiement policier a été massif, 6.000 agents dans la capitale et environ 80.000 dans le reste du pays.

Le mouvement a provoqué des perturbations dans différents secteurs. Le concessionnaire autoroutier Vinci a signalé des blocages et des ralentissements sur plusieurs axes, tandis que la SNCF a annoncé des retards sur ses lignes régionales.

La Direction générale de l’aviation civile a, de son côté, alerté sur d’éventuelles perturbations dans les aéroports français.

Un mouvement qui continue de croître

Alors que le Premier ministre François Bayrou a présenté sa démission après un vote de défiance lundi, les manifestants annoncent de nouvelles actions dans les entreprises, les universités et les lieux publics.

Le slogan « Bloquons tout » continue de circuler sur les réseaux sociaux, et le mouvement semble gagner en ampleur, incarnant la colère et le désenchantement d’une partie de la population face aux mesures d’austérité et à l’incertitude économique.

Le nombre de participants varie selon les sources. Le ministère de l’Intérieur recense 175.000 manifestants, répartis sur 550 rassemblements, 262 blocages et 812 actions.

La CGT, elle, estime à 250.000 personnes la mobilisation, saluant sur son site la diversité des initiatives et parlant d’« exaspération sociale » face aux politiques du gouvernement.