Collecte des peaux des moutons : une bonne initiative à maintenir

Chaque année, depuis au moins vingt ans, les algériens qui peuvent sacrifier un mouton, jettent leur peau dans les bacs à ordures ! Ce phénomène s’est durablement installé dans nos mœurs, alors qu’il n’y a pas si longtemps ces peaux décorées nos intérieurs et étaient transformées à différents usages (maroquinerie, lainage…).
Que s’est-il passé dans le comportement sociétal de notre pays pour en arriver là ? Pourtant, les prix du mouton ne cessent d’augmenter, d’année en année (entre 80.000 et 100.000 DA pour le local) pour le reste des parties de cet ovin (abats, viande) malgré l’importation massive (il est question d’un million de têtes) d’Espagne et de Roumanie, décidée par les pouvoirs publics cette année, au prix de 40.000 DA.
La transformation des peaux et des cuirs est une activité traditionnelle ancienne et essentiellement réalisée dans les demeures et par les femmes. La laine tirée des peaux est tissée et transformée en divers produits (tapis, burnous, tricots, couvertures…).
Quant aux peaux, après un traitement de surface (sel), elles servent à produire des articles de maroquinerie (sacs, chaussures…) et de bonneterie (blouson, vestes, pantalon…). L’industrialisation de cette activité a été entamée par une entreprise publique (Sonipec) qui comme son nom l’indique a couvert toute la gamme de la filière. Ex-Bata (multinationale dont le siège social est basé à Lausanne, en Suisse)
, nationalisée et reprise par une entreprise publique, était chargée de satisfaire le marché et exportait également les peaux (Tunisie et Italie) après un premier traitement chimique.
Rares sont encore les femmes qui s’adonnent à cette activité traditionnelle, depuis que l’enseignement est devenu obligatoire en Algérie indépendante. La composante féminine de notre société aspire à la promotion sociétale par l’éducation et ce savoir-faire a pratiquement totalement disparu.
En outre, les produits issus de cette activité ont été complètement remplacés par les importations massives (Chine, Turquie…) à des prix très compétitifs. Cette double action a entraîné une désaffection pour cette activité traditionnelle sauf pour la filière industrielle qui a résisté avec des subventions massives des pouvoirs publics. Le résultat des courses est que l’on retrouve les peaux de mouton sacrifiées pour le rituel de l’Aïd dans…nos poubelles !
Le sacrifice massif du mouton pour l’Aïd El Kebir avec l’importation de quantité jamais égalée, décidée par les pouvoirs publics, nécessitent des capacités logistiques importantes, de manière à les acheminer vers les usines de traitement soit pour leur transformation, soit pour leur exportation, après un premier traitement.
Cette opération, si elle est menée à bien, va permettre de générer des ressources financières importantes (60 à 70 millions d’US$), pour l’entreprise publique chargée de la récupération des peaux à travers le territoire national. Il faut donc organiser un minimum de civisme pour que cette opération soit un succès.
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