Comment l’Algérie prépare sa souveraineté hydrique pour 2050 ?

L’Algérie fait de la sécurité hydrique une priorité stratégique nationale. Le professeur Ahmed Kettab, expert en hydraulique, affirme que l’eau, tout comme la sécurité des frontières, constitue une condition essentielle de souveraineté. Il appelle à une mobilisation générale pour sortir définitivement du stress hydrique.
Le 17 septembre 2024, le président Abdelmadjid Tebboune a rappelé l’urgence de garantir l’accès durable à l’eau lors de son discours d’investiture. Depuis, l’Algérie a engagé plusieurs actions concrètes, notamment la réalisation de cinq stations de dessalement d’eau de mer d’une capacité unitaire de 300 000 m³/jour, pour un coût global estimé à 2,4 milliards de dollars.
Le pays mise également sur la diversification des ressources. Outre le dessalement, l’État investit dans la réutilisation des eaux usées traitées, les transferts hydrauliques entre régions et la construction de nouveaux barrages. L’objectif est de sécuriser durablement l’approvisionnement en eau dans toutes les régions, urbaines comme rurales.
Selon le professeur Kettab, la réponse ne peut être uniquement technique. Elle doit reposer sur une vision politique, coordonnée et à long terme. Il propose la création d’un Conseil national de la souveraineté hydrique, rattaché directement à la présidence de la République. Cette structure serait chargée de piloter une stratégie nationale intégrée de l’eau, en lien avec l’agriculture, l’énergie et les changements climatiques.
La recherche scientifique joue aussi un rôle central dans cette stratégie. L’Algérie dispose actuellement de 1 800 laboratoires de recherche, dont une cinquantaine spécialisés dans les domaines liés à l’eau. Plusieurs universités nationales forment chaque année des ingénieurs dans le dessalement, l’irrigation ou encore la gestion des ressources.
Un Réseau national de sécurité hydrique a été mis en place en février 2025 par l’ATRST et la DGRSDT. Il regroupe les compétences nationales dans douze spécialités hydrauliques, pour renforcer la coordination scientifique. L’Académie algérienne des sciences et technologies (AAST) et le Conseil national de la recherche scientifique (CNRST) accompagnent cette dynamique par des évaluations et des recommandations.
L’expert souligne aussi l’importance d’une souveraineté technologique. Il propose de développer localement la production de membranes de dessalement, afin de réduire la dépendance aux importations. Il plaide pour une stratégie industrielle de soutien à la filière eau.
Enfin, cette vision s’inscrit dans un cadre plus large de souveraineté alimentaire. Le pays vise l’autosuffisance en blé dur d’ici 2025, en orge et en maïs à l’horizon 2026. Avec plus d’un million d’hectares irrigués, l’Algérie entend sécuriser sa production agricole. Elle est déjà autosuffisante en fruits et légumes, et commence à exporter.
Pour le professeur Kettab, les solutions existent. Il propose un plan national 2025-2050, avec une centaine de mesures concrètes, pour faire de l’Algérie un pays souverain en eau et résilient face au changement climatique.
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