Ibtissem LAMRI.
Ce samedi 28 janvier, le Docteur d’État es-sciences physique de l’école polytechnique, Grenoble (France), Ms Lies Goumiri a organisé à l’institut national d’Études de stratégie globale (INESG), une conférence sur le développement durable, soutenu et continu de l’industrie algérienne (Les Facteurs clés de succès).
En effet après quelque rappels historiques succincts sur l’industrialisation en Algérie, le Dr Lies Goumiri est partie sur plusieurs questions à propos de ce sujet :
– Comment acquérir les technologies et un bon niveau de management de projets et de compétitivité?
-Sur quelles fondations bâtir une industrie intégrée?
-Les activités manufacturières permettent-elles en Algérie
de dégager des EBE suffisants?
-L’industrie du gaz et du pétrole: Moteur de l’industrialisation de l’Algérie?
Il a également abordé le sujet du méga projet du port d’El-Hamdania.
Les principales questions à se poser pour bâtir une stratégie industrielle
1/ Après 50 ans d’industrialisation, qu’avons-nous réellement capitalisé en savoir-faire et développement industriel ?
2/ Quels produits, techniques et services sommes-nous arrivés à maîtriser dans la compétitivité internationale ?
3/ Avons-nous aujourd’hui une base solide pour investir et bâtir une industrie nationale intégrée, imbriquée et prospère ?
4/ Disposons-nous d’une masse critique de techniciens expérimentés avec laquelle nous pouvons entreprendre cette édification ?
5/ Nous sommes aujourd’hui encore totalement dépendants de l’engineering étrangère. Pouvons-nous y sortir ? Comment ?
6/ Les sociétés étrangères exportatrices de biens et de services, qui ont gagné plus de 400 milliards de $ ces 15 dernières années, qu’ont-elles apporté à engineering local ? Quels transferts de savoir-faire se sont-ils opérés ?
7/ Comment créer de véritables pôles industriels à travers le pays ?
8/ Quels sont les apports de nos centres de recherche, laboratoires et de nos universités pour la R&D et l’innovation industrielle ?
9/ Pour quelles raisons n’arrive-t-on pas à sédimenter les connaissances, les pratiques et les savoir-faire ?
Il dit que :” si on cherche des réponses à ces questions nous allons alors découvrir des pistes à suivre et surtout les voies à ne plus emprunter”.
Le Dr Lies Goumiri, propose plusieurs solutions sur de différentes fonctions:
Comment relancer les entreprises publiques économiques:
-Réunir les participations de l’Etat dans un Fond Public
-Transformation du bas en haut de bilan des EPE
-Dettes bancaires commuées en participations
-Nommer des administrateurs indépendants qui élisent le PDG
-Etablir des contrats de performances sur 5 ans avec suivi
-Allègements fiscaux sur 5 ans
-Libéraliser totalement les actes de gestion,
-Aucune injonction des administrations dans le Management
-Procéder à l’ouverture du capital et cessions d’actifs et actions
-Revue des effectifs et plans de Formation-Qualification
-Partenariat national et international
-Processing international
-Patriotisme industriel
-Encourager les exportations
-Appui politique de l’Etat à l’international
Comment relancer les entreprises privées manufacturières:
-Faciliter l’accès aux marchés publics
-Encourager l’ouverture du capital aux fonds d’investissement
-Favoriser les plans de Formation-Qualification
-Etablir des contrats de performance pour produits de HVAj
-Partenariat Public-Privé (PPP) dans l’eau et l’énergie
Processing international:
-Appliquer un patriotisme industriel
-Accompagner les exportateurs
-Accès élargie aux devises (100% des revenus d’exportation)
-Offrir des facilités et émulations fiscales
-Prix et National Reward aux entreprises performantes
-Redynamiser les chambres régionales de l’industrie & commerce
Comment intégrer les entreprises manufacturières avec les majors :
SONATRACH-SONELGAZ-ADE-MDN-Collectivités locales-Agences
Programme du gouvernement 2023-30
Plans de développement SONATRACH, SONELGAZ, ADE, MDN…Déclinés en besoins = Demande
-matières et produits,
-matériels, machines, biens durables
-Divers services: Sous-traitance, Engineering & Maintenance
Plans de charge des PMI et EPE manufacturières = Offre
-Business plans
-Partenariat international
-Investissements
-Recrutements
Il se pose ainsi la question: Que faire alors et Comment faire ?
1- Doit-on revenir à une planification centrale qui oriente et encadre la politique du développement industriel, qui assure son suivi et sa mise en œuvre avec toutes les mesures efficientes d’accompagnement ?
OU
2- Doit-on uniquement mettre en place un environnement socio-économique et institutionnel favorable à l’entreprenariat et laisser agir le marché, avec le libre choix des opérateurs économiques nationaux et étrangers?
Concernant les Planification centralisée ou Seules les lois du marché Voici sa proposition:
-En 50 ans, L’Algérie a connu toutes les dérives et les vicissitudes de l’un et de l’autre mode de gouvernance et même la non-gouvernance.
-Le « tout Etat » a montré ses limites et le « libre cours au Marché » nous a ruiné tout autant.
-Ma réflexion, mes observations et l’analyse de mes expériences vécues me conduisent à proposer une voie nouvelle :
Le Reengineering de l’Algérie:
-La solution du Ré-engineering ne peut s’appliquer que si un pays est résolu et/ou contraint à changer en profondeur son système de gouvernance : Aucune possibilité au changement dans la continuité.
Exemple des pays de l’Est après la chute du mur:
-Un « Master Project » qui recarde les perspectives industrielles à moyen et long terme avec des actions réalisables, des moyens définis et des indicateurs de suivi vérifiables. Une feuille de route pour l’ensemble des intervenants dans leurs tâches respectives: Pouvoir, Institutions publiques, Acteurs économiques.
Conditions sine qua non:
-Démocratie & Liberté
-Adhésion massive à un projet fédérateur
-Resserrement de l’exécutif avec un Grand Ministère de l’Economie
(Regroupant: Le Commerce, l’Industrie, l’Énergie, les Finances, les Équipements, les Transports).
Lies Goumiri conclut sa conférence avec une vision, ses convictions et un message:
Il retient que :
En 1990, lors d’une visite dans notre pays, le Président japonais du KEIDAREN disait : « L’Algérie, Quel gaspillage ! »
Il craint que :
Tous les peuples non éduqués seront voués à la misère, une forme moderne d’asservissement voire une lente extinction.
Il inscrit aussi que :
Plusieurs experts reconnus s’accordent à dire que l’Algérie est promise à un bel avenir et sera un grand pays dominant dans les prochaines décennies.
Il crois intimement que :
L’Algérie porte en elle-même tous les éléments de blocage qui lui interdisent la prospérité et la réussite .
Son message :
Cet exposé invite à sortir des sentiers battus, d’arrêter l’errance, d’engager
des réformes courageuses, d’affronter les forces du mal, de montrer le chemin de l’avenir à la jeunesse, en définitive, de consolider notre nation autour de grands projets communs qui nous unissent et nous conduisent vers une prospérité partagée.
A la fin de sa conférence quelques contributions ont été faites par des intervenants à propos du débat.
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