Dr Mourad GOUMIRI.
Ce couple ne peut vivre l’un sans l’autre, ils se nourrissent l’un l’autre mais malheureusement, dans notre pays, les pouvoirs publics continuent à les traiter un par un, ce qui se traduit par une inefficacité totale et ce depuis des années ! Les chiffres sont sans appel, lorsqu’on analyse dans le détail, les importations d’un certain nombre de produits de contrebande, tous subventionnés, tels que les produits agroalimentaires (céréales, pâtes et huiles alimentaires, sucres…), l’énergie (essence, gasoil, huiles, butane et propane,) et d’autres produits divers. J’exclus de cette analyse les produits prohibés qui relèvent d’une problématique de narcoterrorisme (drogues, armement, pyrotechnie, véhicules volés, humains…) et nécessite d’autres instruments et d’autres politiques d’éradication. La contrebande organisée sévit sur toutes nos frontières et elles sont considérables longues et revêtent chacun leurs propres spécificités, selon qu’elles se situent sur le long des côtes et la plateforme continentale, les trafics s’organisent autour des produits énergétiques (essences, gasoil) compte tenu du différentiel entre les prix relatifs locaux, largement subventionnés et les prix des pays de destination (Maroc, Tunisie et plus récemment la Libye), qui est de l’ordre de un pour quinze ! Les profits escomptés sont si importants qu’ils surpassent les sanctions, pourtant lourdes, prévues dans notre législation pénale et représentent une « attractivité » certaine même après le paiement des chaînes des complicités. Aux frontières terrestres, les produits de contrebande se concentrent dans l’agroalimentaire, en général, compte tenu des besoins des populations et compte tenu du différentiel des prix très largement subventionnés, auquel il faut ajouter le trafic et la spéculation sur les devises fortes et en particulier l’Euro, très largement usité pour lubrifier ces trafics. La question qui se pose est donc de savoir s’il faut éliminer les subventions pour aligner les prix sur ceux internationaux ? Un économiste de type Banque Mondiale, « pur et dur », répondrait positivement ! Mais un analyste socio-économique ne peut pas faire l’impasse sur les conséquences sur le pouvoir d’achat des nationaux et en particulier sur les classes les plus vulnérables (retraités et les bas salaires). C’est la quadrature du cercle ! La solution la plus judicieuse consiste à mettre en œuvre une politique, à moyen et long terme, qui diminue les subventions des produits de base ciblés, tout en augmentant les transferts sociaux et les salaires, afin de préserver la paix sociale… plus facile à dire qu’à faire !
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