Croatie-Espagne (3-5) : Oyarzabal porte le coup de grâce

Dans la douceur estival danoise (26°C), le coup d’envoi de ce duel entre deux des outsiders de l’Euro est donné par l’Espagne, après le coup de sifflet de l’arbitre turc Cüneyt Çakır. Fidèle à son style de jeu, c’est clairement la Roja qui monopolise le cuir dans les premières minutes. Les hommes de Luis Enrique s’installent pleinement dans le camp croate et enchaînent les passes, tandis que les coéquipiers de Luka Modric – prudents – acceptent de reculer et de subir. Les Espagnols se procurent d’ailleurs le premier coup-franc de la rencontre (5^e), qui ne donnera rien malgré une belle frayeur dans la défense Vatreni. Une domination totale, qui s’attire les foudres des 25 000 spectateurs présents au Parken Stadium de Copenhague, acquis à la cause croate.

Pas de quoi intimider la sélection espagnole, en confiance, qui se procure les meilleures opportunités de ce début de patch. D’abord Pablo Sarabia s’essaye d’une frappe lourde sur un service en retrait de Busquets (13^e). Sa tentative termine sa course dans le filet extérieur. Mais la plus grosse occasion de cette longue période de possession est une frappe de Koke. Servi dans la profondeur par une très bonne passe de Pedri, le Colchonero se retrouve seul face au gardien croate. Impérial dans sa surface de réparation, Dominik Livakovic s’illustre d’une sortie digne d’un match de handball et pare la frappe de l’international espagnol. Koke devra encore patienter pour débloquer son compteur avec la Roja (0 buts en 53 sélections).

Et contre le cours du jeu, c’est la Croatie qui va prendre les devants dans ce duel d’outsiders. Sur une passe en retrait de Pedri pour son gardien, Unai Simón se troue complètement et n’arrive pas à contrôler le cuir, qui fuse droit vers son but (20^e, 1-0). C’est le 9^e but marqué contre son camp dans cet Euro et les Croates mènent sans avoir tenté la moindre frappe.
Une ouverture du score qui chamboule provisoirement la physionomie de ce match. À la demi-heure de jeu, si la possession reste espagnole (74 %), ce sont désormais les Croates qui se révèlent les plus dangereux et les plus ambitieux, à l’instar de Nikola Vlasic par exemple (25^e). Les Ibériques, quant à eux, encaissent le coup. Mais au fil des minutes, l’Espagne finit par se ressaisir et reprend le contrôle du ballon. Si bien que la Roja va réussir à se relancer dans ce duel. Après une bonne séquence dans le camp croate, Pablo Sarabia est servi par Koke avant de décaler Gaya pour la frappe. Dominik Livakovic est une nouvelle fois sur la trajectoire, mais l’attaquant du Paris Saint-Germain suit bien et crucifie le portier croate d’un tir surpuissant (38^e, 1-1). À la pause, les deux sélections sont dos à dos.

Au retour des vestiaires, un premier changement offensif est à signaler côté croate avec l’entrée d’Andrej Kramaric à la place de Bruno Petkovic (45^e). Pourtant très vite, les hommes de Luis Enrique contrôlent le rythme dans ce second acte. Et ce qui devait arriver, arriva. Soumise à la pression espagnole, la Croatie finit par craquer. Au terme d’une bonne séquence offensive, Pedri hérite du cuir avant de décaler sur Ferran Torres à gauche. Le Citizen centre pour la tête de César Azpilicueta qui trompe Dominik Livakovic d’un coup de casque imparable (57^e, 1-2). La Roja passe devant.

Après ce but, les Croates montrent un visage toujours trop timides et la possession de balle reste espagnole (72 %). Pour tenter de donner un nouveau souffle aux siens, Zlatko Dalic, le sélectionneur croate, opère un deuxième changement avec l’entrée en jeu de Mislav Orsic à la place d’Ante Rebic (67^e). Et dans la foulée, les Vatreni s’offrent leur plus grosse opportunité du match. Après un mauvais renvoi de la défense espagnole, Josko Gvardiol hérite du cuir devant Unai Simón. Le défenseur du Dinamo Zagreb arme une lourde frappe mais bute sur un gardien inspiré, auteur d’une parade réflexe décisive (67^e). Ça va lui faire du bien.

Côté espagnol, Luis Enrique opère ses premiers changements : Dani Olmo remplace Pablo Sarabia (71^e) et Eric Garcia cède sa place à Pau Torres (72^e). En face, Josip Juranović est remplacé par Josip Brekalo (74^e). Mais l’Espagne est trop forte pour cette attentiste équipe croate. Et la Roja va finir par faire le break. À la réception d’une longue transversale d’Aymeric Laporte, Ferran Torres est le premier sur le ballon et prend de vitesse son défenseur direct avant de se retrouver seul face à Dominik Livakovic. Sans trembler, le Citizen place parfaitement son tir et inscrit son deuxième but dans le tournoi (76^e, 1-3).

La Croatie pousse et réussit à revenir au score. Dans le temps additionnel, Mislav Oršić trouve Mario Pašalić sur un centre venu de la gauche. Le joueur du Dinamo Zagreb place un coup de tête tonitruant qui ne laisse aucune chance à Unai Simón (90^e+2). Largement dominés, les Vatreni reviennent de nulle part et arrachent les prolongations face à la Roja.

Si l’on pensait que le plus dur était fait pour les Espagnols, c’était sans compter sur le sursaut d’orgueil croate. Dans la surface côté droit, Luka Modrić sert ses coéquipiers au point de penalty. Un cafouillage s’en suit, et Mislav Oršić réussit à pousser le cuir dans les cages espagnoles (85^e). Le but est validé par la goal line technology et, à cinq minutes de la fin du temps réglementaire, le match est relancé !

En prolongations, c’est la Croatie qui fait le jeu face à une équipe espagnole complètement abattue. Mislav Oršić d’abord qui voit sa tentative frôler la barre transversale (92^e), puis Kramarić à bout portant (96^e) sont tout proches de donner l’avantage aux Croates. Mais Unai Simón est décisif et conserve le match nul. Pourtant, c’est l’Espagne qui va reprendre les devants grâce à un but d’Alvaro Morata (100^e). Sur un centre de Dani Olmo, l’attaquant de la Juventus élimine Josip Brekalo d’un contrôle orienté avant de fusiller Dominik Livaković. Morata redonne l’avantage aux siens et inscrit son 21^e but sous les couleurs de la Roja (100^e, 3-4).

Dans les instants qui suivent, l’Espagne porte le coup de grâce. Bien lancé par Alvaro Morata, Dani Olmo centre vers Mikel Oyarzabal qui prend le meilleur sur Josip Brekalo et trompe Dominik Livaković (103^e, 3-5). Quel scénario complètement dingue !

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