Cyril Ramaphosa rend hommage à l’Algérie et appelle à une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU

Lors de son discours prononcé ce vendredi soir 6 décembre 2024, devant une session extraordinaire des deux chambres du Parlement algérien, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a salué le rôle de l’Algérie au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, réaffirmant l’appel de son pays pour une réforme de cet organe onusien afin de le rendre « plus représentatif » et plus équitable pour tous les États membres.

Ramaphosa a souligné que son pays continue de plaider pour une réforme du Conseil de sécurité pour qu’il reflète mieux les réalités mondiales actuelles. « Nous devons œuvrer ensemble pour réformer le système mondial et financier afin qu’il serve les intérêts de tous les pays et peuples », a-t-il déclaré, rappelant l’importance d’une collaboration renforcée pour soutenir les plus vulnérables et les marginalisés, en particulier dans les régions en guerre.

Le président sud-africain a également mis en avant les liens fraternels entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, soulignant l’importance de cette visite d’État dans le cadre du renforcement des relations bilatérales. « Malgré la distance géographique, je me sens ici comme chez moi », a-t-il affirmé, exprimant sa gratitude envers l’Algérie pour son soutien historique à la lutte contre l’apartheid et pour la libération des peuples africains.

Ramaphosa a évoqué les souffrances partagées des deux nations sous le colonialisme, soulignant le rôle crucial de l’Algérie dans la formation des combattants de la liberté sud-africains. Il a rappelé que le Congrès national africain, le principal mouvement de libération, avait ouvert son premier bureau international à Alger. « Le peuple sud-africain est aujourd’hui libre, et l’Algérie a joué un rôle fondamental dans cette liberté », a-t-il ajouté, en citant Nelson Mandela, qui avait qualifié l’Algérie de « pays qui l’a fait homme ».

En matière de coopération économique, Ramaphosa a salué la tenue de la 7e session de la Haute commission bilatérale de coopération et du Forum d’affaires entre les deux pays. Il a exprimé l’espoir que ces rencontres soient mises à profit pour développer des projets communs dans des secteurs clés tels que l’hydrogène vert, les énergies renouvelables, l’aviation et les infrastructures. « Nous devons exploiter nos ressources naturelles pour ne pas les laisser aux puissances coloniales, afin de permettre aux entreprises africaines de se développer et de créer des emplois », a-t-il insisté, appelant à une exploitation juste et équitable des ressources du continent africain.

Dans un registre plus politique, le président sud-africain a réaffirmé le soutien de son pays et de l’Algérie aux causes palestinienne et sahraouie. Il a condamné fermement les violences perpétrées contre le peuple palestinien, appelant à la cessation immédiate des attaques sionistes sur Gaza. « La guerre menée contre Gaza doit cesser maintenant », a-t-il martelé, soulignant les violations des droits humains et le génocide contre les civils palestiniens.

Ramaphosa a rappelé l’engagement de l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice contre l’occupation sioniste, se basant sur l’héritage de Nelson Mandela, qui a toujours prôné la liberté pour le peuple palestinien. « Notre liberté ne sera complète tant que les Palestiniens ne jouiront pas de leur droit à l’autodétermination », a-t-il ajouté. Concernant le Sahara Occidental, le président sud-africain a réaffirmé le soutien indéfectible de son pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, appelant la communauté internationale à respecter le droit international et à favoriser une solution juste et durable à ce conflit.

Enfin, Ramaphosa a souligné la volonté commune de l’Algérie et de l’Afrique du Sud de renforcer leur engagement au sein de l’Union africaine et d’œuvrer pour une Afrique plus forte et plus unie. Il a invité le président algérien Abdelmadjid Tebboune à participer au Sommet du G20 en 2025, marquant ainsi l’importance de l’engagement des deux pays pour le développement du continent africain.