Dr Mourad GOUMIRI.
Les décisions intempestives prises par le ministère de commerce, à plusieurs reprises (ouverture des marchés el Rahma pour la vente des moutons et des fournitures scolaires) et dans divers secteurs (importations des médicaments, équipements rénovés…), nous révèlent, une fois de plus, l’importance de l’intersectorialité gouvernementale, qui fait malheureusement défaut et qui se traduit par des décisions immédiatement suivies par des contre-décisions des autres ministères (industrie, agriculture, pharmacologique…) et des syndicats et autres associations (Care, Cipa…). Cette situation nous confirme si besoin, que le rôle de coordination de la chefferie du gouvernement est défaillant et se trouve dans l’incapacité de détecter et de résoudre les contradictions émanant des différents portefeuilles ministériels. L’erreur originelle tient dans le fait d’avoir démultiplié les ministères au lieu de concentrer ces derniers en grand bloc compact cernant un secteur de l’amont à l’aval. Nous avions proposé un ministère de l’économie et des participations de l’État qui engloberait quatre portefeuilles (finances, commerce, industrie, participations), de même pour la construction, le logement, les travaux publics et l’équipement ainsi que celui de l’agriculture, l’hydraulique, les forêts et du développement rural. Dans le secteur social, la santé, le travail, la solidarité et le soutien social, dans la territoriale, l’intérieur, les collectivités locales, l’aménagement du territoire et du développement local… Ces portefeuilles ministériels érigés, éventuellement, en ministre d’état, pourraient être consolidés par des secrétariats d’état, autant que de besoin, obligatoirement sous tutelle du titulaire du ministère d’état. La coordination générale aurait pu être assurée par un ministère de la planification indicative, chargé de l’orchestration générale des politiques publiques. Ainsi, le Premier ministre ou le Chef du gouvernement, aurait entre les mains les instruments de la cohérence intersectorielle et de la mise en œuvre des décisions présidentielles. Le cas du rejet, à trois reprises, de la loi sur les investissements, à trois reprises, nous indique clairement sur l’éparpillement de la décision et les luttes internes des ministères qui se « disputent » les prérogatives des uns et des autres au détriment de la cohérence globale des politiques publiques. A la veille d’un remaniement ministériel, il est souhaitable que cette donnée essentielle soit prise en charge par le Président de la République.
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