Le voyage commence mal, la compagnie Tunisair annonce quatre heures de retard, les raisons sont inconnues ! Après les formalités éprouvantes de police et des douanes, à l’aéroport H. Boumediene (au moins deux heures), je me suis dit que mon épouse fut finalement bien avisée de m’obliger à quitter la maison familiale, trois heures avant le vol. Enfin annoncé à 14 h 30, l’avion décolle vers 19 h 30 en direction de Tunis. Personnellement je ne suis pas surpris de constater que l’avion est complet, pas un siège vide, avec des voyageurs bigarrés, des travailleurs tunisiens, lourdement chargés, des hommes d’affaires étrangers, des familles binationales, des jeunes algériens et algériennes qui souhaitent sans doute changer d’air … à Tunis.
Les hôtels étoilés.
Le tourisme en Tunisie est appelé l’or vert et représente un pourcentage substantiel dans le PIB, ce qui a conduit les pouvoirs publics à faciliter aux investisseurs nationaux et surtout étrangers à construire des infrastructures hôtelières, des moyens de transport et une industrie artisanale, pour répondre aux besoins de ce marché. Plusieurs catégories de tourismes ont été définies pour attirer le maximum de touristes étrangers. La concurrence dans le balnéaire méditerranéen étant très rude, les responsables tunisiens ont investi dans des campagnes de publicité très agressives, pour gagner de large part de marché en particulier en direction des classes moyennes européennes. En outre, le ministère du tourisme a décerné des « étoiles » aux hôtels qui ne les méritent pas toujours, d’autant après plusieurs années de fonctionnement (15 à 20 ans) certains ne méritent moins d’une étoile !
L’hôtel Nahrawess Hammamet.
C’est justement dans cet hôtel que je descends, via une agence de voyage algérienne qui n’a pas visité cet établissement hôtelier de puis de longue année. Arrivée à 21 h, la réception nous informe que le restaurant est fermé, que le chauffage est en panne, quant au centre de thalassothérapie il sera ouvert dans … un mois. Aucun responsable n’est présent, seul le personnel désemparé nous présente ses excuses. Après une nuit banche dans un igloo et un petit-déjeuner approximatif et chétif, notre décision est prise, on quitte l’Hôtel après une discussion orageuse avec l’agence de voyage qui nous indique notre nouvelle hôtel l’Alhambra thalasso toujours à Hammamet. Enfin, un responsable du Nahrawess apparait et nous propose une « suite présidentielle » au même tarif pour rectifier le tir mais le mal est fait et une journée payée, est déjà perdue !
L’hôtel l’Alhambra thalasso.
Avec un supplément conséquent de 60.000 DA, cet hôtel offre un confort acceptable pour une classification de 5 étoiles, dans tous ses compartiments (literie, chauffage, sanitaire) sauf au niveau d’internet qui n’existe que près de la réception ! Pour ce qui concerne la restauration, elle semble plus proche de la cantine que de la gastronomie, même tunisienne. Au petit déjeuner un seul cuisinier pour faire frire les œufs pour 150 touristes qui font la queue-le-le avec au minimum 30 minutes d’attente. Les jus de fruits chimiques de différentes couleurs, font trembler l’estomac et un café proche des pois-chiche torréfié, nous sont généreusement proposés, mais la bouteille d’eau à table est facturée. Au diner, les files d’attente devant les viandes et les poissons sont compactes et consomment entre 20 et 30 minutes. Règnent en maître les macaronis et le riz à toutes les sauces. Les desserts (pâtisseries et fruits) sont pris d’assaut par une myriade d’enfants abandonnés à leur sort et qui poussent des cris stridents pour défendre leur place dans l’encombrement. Enfin, les soins (thalasso et massages) et la piscine couverte, sont minutés et tarifés. L’animation artistique (karaoké) vous envoie ses décibels jusqu’à la chambre à une heure tardive (minuit). L’interdiction de fumer est aléatoire sauf protestation de la clientèle. Après une semaine à ce rythme vous n’avez qu’un seul désir, celui de rentrer chez vous !
L’industrie touristique en question. L’industrie touristique est très capricieuse et volatile, il suffit de troubles nationaux ou étrangers pour qu’elle ne s’effondre ! C’est ce qui s’est passé pour la Tunisie durant ce qui fut appelé le « printemps arabe » et ou la « révolution du jasmin ». Un malheur ne venant jamais seul, la pandémie du Covid-19 s’est ajoutée à la crise politique intérieure et a privé, durant au moins trois années, ce pays de ressources financières majeures. Les clients potentiels ne sont plus revenus (russes, européens, libyens, moyen-orientaux…) et quand ils viennent ils dépensent moins. Seuls les algériens continuent à fréquenter ce pays (en avion et par route) mais de moins en moins. Aucun effort de revamping du parc hôtelier n’a été entrepris sérieusement et les complexes hôteliers vivent sur leur ancienne réputation et les étoiles attribuées, il y a plus de vingt ans ne sont remis en cause ! Pour l’avenir du tourisme tunisien, il est temps de faire le « ménage » pour lui donner un nouvel élan.
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