Dans un entretien accordé à l’APS, Mohamed Sahnouni, Professeur associé au Cnrpah (Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique), a confié que la France coloniale avait écrit l’histoire de la préhistoire en Algérie avec « une idéologie coloniale », aujourd’hui, en cette année de célébration du 60e anniversaire du recouvrement de l’indépendance, « il est de notre devoir de réécrire cette période avec une vision algérienne », estime-t-il.
Cet universitaire de renom, également associé à un centre de recherche en Espagne, a insisté sur l’obligation de « sortir de la vision coloniale, qui avait pour objectif de contrôler l’histoire et le patrimoine de l’Algérie, pour réécrire cette période en toute objectivité ».
Chapeautant les projets du complexe Ain Lahneche-Ain Boucherit et celui du site de Tighennif, Mohamed Sahnouni a indiqué que son équipe s’est basée sur les fouilles et sur les études de laboratoire pour montrer à la communauté scientifique « l’énorme potentiel archéologique algérien », mais aussi pour mettre en avant les sites algériens pouvant participer à résoudre la grande question archéologique sur le berceau de l’humanité.
Dirigeant les recherches à Ain Lahneche-Ain Boucherit depuis 1992, l’archéologue est revenu sur les découvertes annoncée en 2018 dans la prestigieuse revue américaine « Science » et qui confirment que le bassin d’Ain Boucherit remonte à 2,4 millions d’années et devient, donc, le deuxième plus ancien site peuplé sur terre après celui de Gona en Ethiopie, daté de 2,6 millions d’années.
Cette découverte majeure confirme, selon lui, que l’Afrique du nord est aussi une « région de référence » dans les recherches sur le berceau, précisant que les recherches « sont toujours en cours à Sétif et qu’elles promettent des résultats importants ».
APS.