Dr Mourad GOUMIRI.
Lorsque Lord John Maynard Keynes, Baron de Tilton, proposait, en 1944, lors des négociations des accords de Bretton-Woods, la création d’une monnaie internationale indépendante d’une monnaie nationale et garantie par l’or, qu’il appellera le « Bancor », il n’avait pas tort car l’histoire va lui donner raison… Aujourd’hui. En effet, fort de l’expérience de la Livre Sterling anglaise, qui a joué le rôle de monnaie international jusqu’à la Conférence de Gênes de 1922 qui crée un système d’étalon de change-or, ce qui permet aux États d’émettre de la monnaie non plus en contrepartie d’or mais de devises convertibles en or, Lord John Maynard Keynes constatant les déboires de l’économie mondiale, arrive à la conviction qu’il fallait créer une monnaie internationale, dans ses trois fonctions d’unité de compte, de réserves de valeur et moyens de transaction. Cette décision devait sortir l’économie mondiale des désordres monétaires, vécus dans l’entre-deux guerres, du fait de la double casquette de monnaie nationale et internationale que jouait la livre anglaise.
Sa démonstration était simple et limpide, puisqu’il considérait qu’il fallait interdire à une monnaie nationale de jouer le rôle de monnaie internationale, afin de ne pas permettre aux autorités monétaires d’un pays d’exporter leurs désordres monétaires sur les autres économies du monde et notamment à travers la création monétaire, attribution classique des banques centrales depuis un siècle.
Une monnaie internationale, émise par une institution internationale (le FMI par exemple), échapperait aux considérations nationales et bloquerait la diffusion des désordres monétaires d’un pays, dans les autres économies du monde… c’était le génie de sa thèse ! Bien entendu, cette proposition va être rejetée par les USA qui avait déjà compris, l’avantage exorbitant d’ériger le Dollar US, en monnaie internationale, en termes d’hégémonie économique et monétaire que certains n’hésiteront pas de qualifier « d’impérialisme monétaire » ! L’assistant du secrétaire d’état au Trésor, Harry Dexter White propose, à l’inverse, une convertibilité du Dollar en or (38 US$ l’once d’or fin), en lançant une phrase qui va désormais entrer dans l’histoire : « Dollar is as good as gold » !
Le conflit ukrainien remet au goût du jour le problème de la dollarisation de l’économie mondiale et certains pays, notamment la Russie et la Chine) envisagent de régler leurs transactions commerciales en monnaie locale et notamment dans le domaine énergétique, ce qui serait une première mondiale. Le comble de cette situation, c’est que cette volonté de ce divorce avec le Dollar américain, est le résultat des sanctions décidées par les USA et ses alliés européens, qui, entres autres, bloquent les systèmes de paiement qu’ils contrôlent et le gèlent des avoirs, en US$, de la Russie dans les institutions financières internationales ! D’autres pays et notamment ceux exportateurs d’énergies, observent la situation et risquent d’emboiter le pas à ce processus, ce qui pourrait se traduire par une dédollarisation accélérée de l’économie mondiale dans les prochaines années, dans des volumes non négligeables, par déjà la diversifications des réserves de changes, détenues par les banques centrales de tous les pays. Il faut souligner que le système du troc représente déjà 30 % du commerce mondial et pourrait se hisser à un niveau record de 50% si les USA et leurs alliés persistent dans leur politique de sanctions et les élargissent à d’autres classés « gris » (Inde, Iran, Venezuela, Chine…). Il est donc crucial d’analyser ce phénomène et d’en tirer les conséquences opérationnelles.
Les autorités financières comptent sur la digitalisation pour réveiller la Bourse d’Alger en facilitant les procédures d’entrée. Elles espèrent ainsi dynamiser l’activité de mobilisation des ressources financières qui inondent le marché informel. ...
La nomination d’un ministre chargé des exportations et la tenue d’un Conseil des ministres consacré aux exportations, montrent l’intérêt des autorités économiques à ce secteur ...
Force est de constater que depuis leurs publications dans les années soixante, les codes communaux et de wilayas ont été amendés à plusieurs reprises, pour ...