Disco Maghreb est devenu  un lieu de rencontres pour les nouvelles générations d’artistes.

De passage par Oran, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a découvert  Disco Maghreb.

Cette ancienne boutique de musique est devenue un lieu de culte pour les amateurs de raï.

Aujourd’hui elle connaît une nouvelle vie grâce à la star franco-algérienne DJ Snake.

En voyage officiel en Algérie, Emmanuel Macron a fait avant  escale à Oran pour visiter Disco Maghreb, la boutique noire et jaune, située au pied d’une ruelle du centre de la ville, qui porte le nom d’un célèbre label discographique local. Ce dernier est entièrement dédié au raï, un genre musical traditionnel remise au goût du jour et importé en France il y a plus de vingt ans par les Khaled, Faudel, Cheb Mami ou encore le regretté Rachid Taha.

Ce lieu culte pour les amateurs, déserté depuis plusieurs années, connaît aujourd’hui un afflux de visiteurs du monde entier grâce à… « Disco Maghreb », le clip que le Français d’origine algérienne DJ Snake est venu tourner il y a quelques mois et qui compte près de 80 millions de vues sur Youtube depuis sa mise en ligne en mai dernier.

Sur Twitter, DJ Snake, de son vrai nom William Sami Etienne Grigahcine, 37 ans, présente Disco Maghreb comme « un pont entre différentes générations et origines, reliant l’Afrique du Nord, le monde arabe et au-delà ». Actuellement en tournée mondiale, il décrit sa chanson comme « une lettre d’amour à mon peuple ».

Le propriétaire de la boutique, c’est Boualem Benhaoua, alias « Boualem Disco Maghreb », un passionné de 68 ans qui a découvert de nombreux artistes du genre au début des années 1980, la fameuse génération des « Cheb » dont font partie Cheb Mami, Cheb Hasni ou encore Cheb Khaled, qu’on peut entendre à la fin de la chanson. C’est d’ailleurs ce dernier qui a inventé le nom du label, un peu par hasard, lors d’une séance d’enregistrement.

Le devanture de Disco Maghreb, devenu un lieu de culte à Oran. – AFP

« Il devait commencer par citer le nom de la maison d’édition, comme on fait à l’accoutumée. Mais au lieu de dire Maghreb Musique, sa langue a fourché et il a dit “Disco Maghreb”. Depuis, le nom est resté », raconte  Boualem Benahoua dans Le Monde. Invité par DJ Snake au Stade de France en juin dernier, il considère son jeune disciple comme un membre de sa famille.

Depuis la grande époque, la concurrence déloyale du piratage a eu raison de la plupart des labels du genre et de leurs boutiques, reconverties dans d’autres commerces. Disco Maghreb n’a pas échappé à la crise et s’il n’y vend plus de musique, son patron en a fait un lieu de pèlerinage, rempli de cassettes audio et de matériel d’enregistrement de l’époque.

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Ce qui ne veut pas dire que l’aventure est terminée, bien au contraire. Pour faire perdurer la tradition, et s’adapter à l’évolution du monde, Boualem Benahoua vient de lancer une chaîne Youtube, qui compte près de 57.000 abonnés, avec le projet de numériser quelques 700 titres de son catalogue. Avant l’arrivée courant septembre de morceaux inédits.

Disco Maghreb devrait d’ailleurs bientôt devenir un lieu de rencontres pour les nouvelles générations d’artistes. Une manière de conjuguer le passé au présent que pourrait bien saluer Emmanuel lors de sa visite, le chef de l’Etat souhaitant axer ce déplacement autour de la jeunesse, assure son entourage.

MH