Édito⎟Quelle lecture de la guerre algéro-marocaine des gazoducs ?

Depuis quelque mois, des experts autoproclamés opposent les projets de gazoducs verticaux, devant relier les gisements énergétiques du Golfe de Guinée au Nigeria au marché européen, via l’Algérie ou le Maroc !
Examinons sereinement ces projets, sans tomber dans les délires publiés par certains médias. Par ces temps de rareté relative d’énergie et notamment de gaz (gazeux, liquéfié ou de schiste), qu’impose la logique de la géopolitique et non les fondamentaux, la sécurisation des approvisionnements, en énergies, devient vitale, pour tous les pays du monde, après le déclenchement du conflit ukrainien et ses conséquences internationales.
Dès lors, l’examen géographique des gisements d’énergie (gaz et pétrole) des pays producteurs et ceux des pays consommateurs, indique clairement que leur transport et leur acheminement deviennent un problème stratégique mondial, dans la mesure où elles traversent des océans et des continents.
Pour ce qui concerne le gaz, deux moyens sont utilisés, le transport par méthaniers pour le gaz liquéfié (GNL) et les gazoducs pour le gazeux. L’un comme l’autre, ces deux moyens de transport nécessitent des investissements lourds (stations de compression, de liquéfaction et de regazéification, construction des méthaniers, réalisation des pipes offshore ou sur terre) et impose aux pays exportateurs et ceux consommateurs, de signer des contrats à moyen et surtout à long terme (de 10 à 20 ans).
C’est ainsi que nous avons assisté à la construction de gazoducs verticaux et horizontaux, à travers le monde et pratiquement sur tous les continents, pour satisfaire une demande mondiale de gaz, de plus en plus importante, en fonction de la croissance de l’économie mondiale.
Un formidable marché gazier va naître et se développer, à vitesse exponentielle et entraîner une préoccupation géopolitique majeure. En effet, la notion de dépendance relative et de sécurité des approvisionnements, vont structurer ce marché, chaque pays et groupes de pays « politiquement homogènes », vont redoubler d’efforts pour diversifier ses sources d’approvisionnements de façon à ne pas dépendre (à un certain niveau) d’une seule source.
C’est à ce niveau, qu’en 2002 Sonatrach et NNPC ont signé un premier protocole d’accord pour lancer les études de faisabilité, confiées, en 2005, à une société britannique (Penspen/iap), que le gazoduc vertical TSGP, de quelque 4.200 Km (dont 2.000 Km en Algérie) et d’une capacité annuelle de 30 milliards de m3,est devenu un impératif géopolitique eurafricain.
Ce projet passe, en 2009, à une phase opérationnelle par la signature d’un accord intergouvernemental définissant les conditions de démarrage du projet, « encouragé » par les USA et l’UE, pour contrecarrer le gazoduc horizontal sous-marin Nord Stream I et II (détruits entre temps par un attentat), construit entre la Russie et l’Europe occidentale à destination de l’Allemagne, en particulier.
C’est en pleine tension consommée entre l’Algérie et le Maroc et après le non-renouvellement du contrat d’approvisionnement en gaz de l’Espagne, par le gazoduc via le Maroc, que certains experts patentés reviennent à la charge, pour imaginer pouvoir revendre l’idée de la construction d’un gazoduc vertical Nigeria Maroc de 6.000 Km de long, qui traverserait pas moins de 12 pays africains de l’Ouest, concurrent du gazoduc TSGP !
Le dernier engagement de la Banque africaine de développement de financer le gazoduc entre l’Algérie et le Nigeria, vient donc clore le débat sur le choix de ce pays par rapport au projet concurrent entre le Maroc et le Nigeria.
La guerre des gazoducs n’aura donc lieu, puisque gagnée d’avance, tant au niveau technique, que financier, que par l’avancement et la maturation du projet concurrent (non encore financé), l’Algérie ayant pris une longueur d’avance décisive. Ceci étant dit, on ne peut que souhaiter bonne chance pour la réalisation du projet de gazoduc marocain !
L’instabilité politique de la région
Il est clair que le récent coup d’État fomenté au Niger et au Mali, pose un problème de sécurité dans la région, mais quelle que soit la nature du régime en place, l’attrait financier de ce projet aura raison des manœuvres politiciennes et des manipulations extérieures enregistrées ces derniers temps.
Entre les droits de passage et la distribution de gaz aux consommateurs nigériens, le choix est vite fait et les autorités de ce pays dépasseront les vicissitudes politiques internes et externes du moment, pour obtenir les avantages.
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