Édito⎮Problématique des médecins algériens pratiquants en France : Mythe et réalité

On le savait instinctivement, mais après la publication du rapport relatif à l’émigration en France, commandé par le ministère de l’Intérieur, la réalité de la situation est dorénavant sans ambiguïté. Sans l’apport des médecins et des spécialistes algériens, la France deviendrait un « désert médical’ et notamment dans le secteur public !
Ce constat est bien entendu occulté par les personnalités politiques surtout d’extrême-droite qui développent un discours inverse et inscrivent dans leur programme des mesures d’éradication totale de l’émigration, alors que d’autres de droite se retranche derrière un concept plus pernicieux d' »émigration choisie » pour tenir compte de la situation réelle de la couverture sanitaire de la France d’aujourd’hui mais surtout de demain.
Après un cursus primaire et secondaire complet, l’accès aux facultés de médecine, en Algérie, est ouvert aux bacheliers ayant obtenu une moyenne égale ou supérieure à 16 sur 20. Cette première sélection permet de retenir les meilleurs, encore que certains nantis s’inscrivent à la faculté de médecine de Tunisie en première et deuxième année et reviennent terminer leurs études en Algérie directement.
S’ensuit des études longues de plusieurs années (7 ans et plus pour les spécialistes) de cours théoriques et pratiques dans les CHU (centre hospitalo-universitaire). Pour certaines spécialités, des bourses à l’étranger sont octroyées par le gouvernement algérien et d’autres pays, dans le cadre de protocoles de coopération.
Un service civil obligatoire est instauré (cinq ans) de manière à couvrir les besoins au niveau du territoire national, après quoi le médecin ou le spécialiste est libre de choisir le secteur public ou privé dans la région de son choix.
Durant tout cet itinéraire, c’est l’État qui finance ce cursus sur fonds publics, tant en Algérie ou à l’étranger, ce qui représente des milliards de DA, pour le Trésor public, inscrit chaque année dans la loi des finances.
L’installation de ces médecins et spécialistes à l’étranger et notamment en France représente donc un immense préjudice pour le pays et les patients qui ne trouvent pas de médecins et de spécialistes (des rendez-vous de six à dix mois d’attente), alors que les pouvoirs publics consacrent d’immenses moyens financiers, d’infrastructures et d’encadrement, de manière à couvrir ce besoin vital.
Cette situation, pour le moins paradoxale, est aggravée par le fait que, faute de moyens intra-muros. Notre pays envoie des milliers de patients se faire soigner à l’étranger et particulièrement en France, ce qui grève les comptes de la Sécurité sociale (CNAS).
À leur arrivée en France et après une période probatoire (équivalence des diplômes), les médecins algériens sont affectés aux postes (urgentiste,Samu…) et aux régions (déserts médicaux) les plus ingrats, ceux qui sont d’ailleurs refusés par leurs collègues français.
Ils perçoivent les rémunérations les plus basses de la grille des salaires, n’évoluent que très lentement sans accéder aux postes de responsabilité (chef de service, directeur d’hôpital…). La question qui se pose à nous est de savoir pourquoi nos médecins s’expatrient ? Les problèmes qui semblent évidents, c’est la rémunération et les conditions de travail.
En effet, l’installation d’un médecin, dans le secteur privé, est hors de prix (cabinet, équipement, clinique…). Dans le secteur public, les rémunérations sont insuffisantes comparativement à ce que proposent les pays étrangers (au taux de change parallèle). Ces deux éléments doivent être pris en charge pour espérer ralentir cette hémorragie qui pénalise lourdement notre secteur de santé.
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