Édito⎮Quel effet de l’importation des moutons de Roumanie et d’Espagne ?

La décision d’importation d’un million de moutons sur pied de Roumanie et d’Espagne, a été bien accueillie par les petites bourses qui souhaitent perpétuer le rite religieux d’Ibrahim. Mais évidemment pas les éleveurs et spéculateurs qui, lors de l’Aïd El-Adha, réalisent les plus importants chiffres d’affaires de l’année.
En effet, cette décision, du président de la République a mis en confrontation le producteur et le consommateur, dans une période très limitée. Mais qui nous révèle des pratiques proches d’une gestion monopolistique de cette activité pastorale très répandue dans notre pays qui « compte probablement quelque 19 millions de têtes », au dernier recensement.
Or de cette période particulière puisque cultuelle, le marché de l’ovin est soumis aux lois universelles de l’offre et de la demande et enregistre une augmentation constante des prix, ce qui exclut de la consommation les plus démunis.
L’élevage ovin est concentré dans les zones steppiques de notre pays (hauts plateaux) et notamment du centre Sud où les parcours sont les plus importants. Les modifications climatiques et l’augmentation du cheptel ont dégradé lourdement ces terres, ce qui explique en partie l’augmentation des prix.
Les propriétaires et les bergers continuent à utiliser des pratiques ancestrales qui ressemblent à un troc sur un pourcentage de la production escomptée. Cet accord inclut le travail du berger, le coût de l’aliment du bétail, la location des terres, l’eau, le transport des ovins et les soins vétérinaires.
L’abattage et la commercialisation (boucheries) sont le fait d’une autre corporation qui alimenta les marchés à bestiaux sur pied ou abattu. Cette structuration des marchés répartit les marges bénéficiaires entre les différents intervenants. Nous sommes donc très loin des techniques de l’élevage intensif mis en œuvre dans les grands pays producteurs et exportateurs (Australie, Nouvelle Zélande, Espagne…) qui ont construit une filière ovine moderne.
Chaque année, notre pays voit une quantité importante de ce capital animal abattu pour ce rite religieux non obligatoire, mais très prisé. Cette situation s’amplifie au fur et à mesure que le niveau de vie de la population augmente ainsi que la démographie.
Cette surconsommation momentanée a entraîné dans l’histoire de notre pays et dans d’autres, des décisions d’interdiction d’abattage sous la forme administrative ou de conseil, pour préserver le cheptel. L’importation d’un million de têtes de moutons, décidée par les pouvoirs publics, entre dans le cadre de cette politique de protection afin de préserver la reproduction du mouton local.
Il est impossible de croire que dans un temps aussi court (un mois) il serait possible de signer les contrats et d’acheminer dans tous les ports une quantité aussi importante et de la commercialiser après avoir effectué les obligations sanitaires (quarantaine et soins).
Cette opération va permettre aux bourses modestes d’acquérir un mouton à un prix raisonnable fixé par l’État à 40 000 DA et se perpétuer après l’Aïd afin de remplir l’autre mission qui consiste à protéger le cheptel national.
En outre, cette décision va avoir un impact sur les prix relatifs de la viande rouge (ovin et bovin) ainsi que sur les viandes blanches, qui devront baisser après l’Aïd, diminuant la spéculation effrénée traditionnelle en pareille période. La complexité de l’opération réside donc dans la mise en œuvre de tous les objectifs à la fois et des moyens logistiques et sanitaires à mobiliser pour sa réussite. Aïd mabrouk !
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