Édito⎢Sommes-nous en train de nationaliser les activités commerciales ?

À une certaine époque, notre pays avait créé des entreprises publiques pour gérer le commerce (intérieur et extérieur) et la distribution à travers les Souks el-fellah, les galeries algériennes et les différents offices publics (Onaco, Oaic, Sempac, Oncv, Onalait, Onafroid, l’Orevic …), il y a plus de trente ans ! Cette tentative avait lamentablement échoué et les pénuries et autres files d’attentes géraient le quotidien des consommateurs.
Une gabegie énorme allait s’installer dans notre secteur commercial, charriant avec elle des procès judiciaires retentissants pour corruption, après que les autorités économiques avaient mis en œuvre le plan anti-pénurie (PAP), doté de deux milliards de dollars US.
L’option « socialiste » du régime au lendemain de l’indépendance avait opté pour les « magasins pilotes socialistes » qui devait structurer cette politique, rejetant les principes universels de l’économie de marché. Le secteur privé commercial (gros, semi-gros et détails) était confiné dans des secteurs particuliers et strictement contrôlés.
Avec l’arrivée au pouvoir du président Chadli Bendjedid, la politique dite de l' »Infitah », tout ce dispositif et ses structures allaient être balayés au profit d’une tentative de mixité, qui combine à la fois le secteur public et privé. Cette politique ouvrait largement le champ au secteur privé pour investir dans le secteur industriel, commercial et de la distribution, sans restriction (après la constitution de 1975).
En conséquence de quoi, le patrimoine, les chaînes logistiques et le savoir-faire public, vont disparaître peu à peu, au profit du secteur privé et seuls quelques offices (céréales, légumes secs, lait et ses dérivés, viandes) échapperont à cette politique.
Le fait de n’avoir mis en place les règles élémentaires du marché et notamment la concurrence, le monopole public va être remplacé par le monopole privé et permettre à la spéculation d’exploser. En effet, le secteur privé dans sa dimension de commerce intérieur et extérieur va profiter de ces failles pour bâtir de puissants monopoles et dicter sa logique aux consommateurs qui en seront les premières victimes.
Faute d’avoir construit une architecture commerciale dense (marché de gros, de demi-gros et de détails, de proximité…), les pouvoirs publics vont se retrouver devant un dilemme à savoir laisser la régulation se réaliser par le marché soit revenu aux entreprises et offices publics pour réguler le marché et briser la spéculation et protéger le consommateur final.
C’est donc cette solution que tente de mettre en œuvre les autorités économiques actuelles dans diverses opérations (café, lait, céréales, pomme de terre, viandes rouges et blanches…) pour réguler le marché, en privilégiant les instruments pénaux plutôt que ceux du marché.
Tout analyste averti sait que les instruments pénaux ne peuvent en aucun cas remplacer ceux du marché et qu’il ne faut les employer qu’en fin de parcours, après que les conditions normales de fonctionnement ont été épuisées.
Ces conditions nécessitent la construction des marchés eux-mêmes, des chaînes d’approvisionnement, du froid, des infrastructures de stockage, du transport, de la communication, de la transformation, des services bancaires et d’assurance, ainsi que de la formation, de l’apprentissage, de la santé et de l’hygiène, de l’outil informatique pour s’assurer de la traçabilité des denrées alimentaires.
C’est lorsque toute cette architecture commerciale se réalisera que le recours à la sanction pénale doit être mise en place pour réprimer les acteurs récalcitrants. Le marché a ses règles que nul ne peut ignorer impunément.
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