Édito⎮Régulation économique : Instruments pénaux ou économiques ?

La décision de confier les dossiers de corruption, de spéculation, de pénuries et autres délits et crimes subséquents, au parquet antiterroriste, révèle une volonté politique de réprimer le phénomène, qui prend une ampleur exponentielle et qui peut remettre en cause la paix sociale de notre pays.
En effet, la population n’arrive pas à comprendre que des produits, notamment alimentaires pour la plupart subventionnés, « disparaissent » des étales, de manière cyclique, puis réapparaissent après des hausses importantes en inondant le marché formel et informel !
Ces pénuries engendrent des « chaînes » anarchiques et des tensions entre consommateurs eux-mêmes et avec les détaillants, accusés de tous les mots, alors qu’ils sont le dernier maillon de la chaîne après les grossistes et les demi grossistes.
Le ministère du Commerce est montré du doigt et fait converger, sur lui, toutes les critiques, autres invectives, tant le problème est récurrent et semble se répéter à des dates précises de grande consommation (fêtes religieuses, saisons creuses, cycles agricoles…).
Le débat parlementaire a accaparé du phénomène et insiste sur la protection insuffisante des consommateurs, accusant à tort le gouvernement d’avoir diminué les importations ! Pire encore, les réseaux sociaux nationaux, mais également étrangers, s’en donnent à cœur-joie, pour propager des images et des commentaires infamants sur le sujet, ce qui altère l’image de marque du pays.
Face à l’ampleur du phénomène et de ses conséquences internes et externes, les autorités économiques ont opté pour « la manière forte », c’est-à-dire la répression pénale, à travers le parquet antiterroriste.
Cette décision, au demeurant compréhensible, ne peut pas cacher le fait que le problème est d’ordre économique et concerne en premier lieu les instruments défaillants de régulation du marché (circuits de distribution, contrôle des stocks, marges commerciales, transport, marché de gros et de détail, froid…) et qu’une réponse, exclusivement pénale, ne va certainement pas l’éradiquer, mais certainement accélérer le phénomène, dans la mesure où les rentes spéculatives vont augmenter en fonction du niveau de répression.
Les dernières décisions de fixer les prix de certains produits (bananes, café, pommes, viandes rouges, blanches…) vont dans ce sens.
C’est donc dans une combinaison, qui se situe, entre la répression et la régulation, que la solution optimale doit être recherchée. Car ni l’un ni l’autre des instruments seuls ne peut combattre le phénomène qui a pris une « longueur d’avance » sur le marché formel, créant ses propres circuits, ses financements et ces complicités et drainant. Dans son sillage, des milliards de DA, aux détriments du consommateur final.
Encore une fois, la restructuration de l’ensemble de l’architecture commerciale est à revoir pour prétendre réguler le marché et non pas la lutte contre le marché lui-même ! Il faut espérer que les responsables du commerce intérieur et extérieur, puissent imaginer une politique convergente, entre les instruments de répression et de régulation.
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