Édito ⎮ La marine marchande algérienne en question

Parmi les secteurs structurants dans un pays, le rail et le transport maritime sont fondamentaux pour impulser le développement à moyen et long terme. Faut-il donner quelques exemples pour nous en persuader ? Les chemins de fer ont permis la conquête de l’Amérique du Nord « cost to cost », et la marine marchande ou de guerre a été un vecteur essentiel pour la colonisation du monde par les empires occidentaux !
Avec 1.400 Km de côtes, notre pays a investi dans les années 70 et 80 dans l’acquisition de navires de différentes utilisations (cargo, ferry, pétrolier, méthanier, céréalier, vraquier…) pour assurer le transport de ses marchandises et pour permettre à ses importations de se réaliser en toute sécurité. Tout le monde peut dire que c’était l’âge d’or de la marine marchande dans notre pays avec une entreprise publique (CNAN) qui assurait cette mission stratégique.
La destruction du secteur de la marine marchande a commencé par deux politiques négatives qui lui ont apporté un coup fatal. Le premier est d’ordre microéconomique avec le non-renouvellement de la flotte d’une trentaine de navires qui commençait à « vieillir » (simple coque, instruments de navigation, sécurité, avaries…), ce qui aurait dû attirer l’attention des managers et de préparer un plan stratégique d’acquisition de navires neufs ou d’occasion, surtout durant la période d’aisance financière.
La seconde fait suite à l’opération dramatique de la restructuration organique qui a consisté à tronçonner l’entreprise mère en plusieurs entreprises par spécificité des produits transportés (passagers, pétrole, gaz, céréales, conteneurs…). Sans vision stratégique globale, chaque entreprise issue de la restructuration organique va mener ses propres politiques, souvent au détriment des autres.
C’est à ce moment précis que va entrer en jeu un acteur déterminant, la flotte des compagnies étrangères concurrentes, avec deux géants du secteur CMA-CGM (France) et Maersk (Danois). Ces deux compagnies ne vont pas se contenter d’accaparer le marché du fret algérien, mais elles vont systématiquement mener des opérations de destructions contre les compagnies publiques nationales par divers moyens subversifs (débauche des cadres, des chantages, publicité mensongère, concurrence déloyale…), ce qui va entraîner une domination scandaleuse du marché algérien (jusqu’à 90%) !
Cette situation va attirer l’attention des autorités du secteur, mais également les services de sécurité, qui vont réagir en décidant d’acquérir une trentaine de navires et se débarrasser des anciens bateaux vétustes, voire irréparables. Cette décision prise, lors d’un Conseil interministériel, ne verra que partiellement le jour, par l’acquisition de deux ou trois navires pour « amuser la galerie », alors que le fret algérien, acquis par les compagnies étrangères, avait atteint les 98 % !
L’option de réparer les anciens navires ou d’en acheter de nouveaux, s’est posée aux autorités du secteur, qui semblent se diriger vers la réparation plutôt que vers l’acquisition de nouveaux navires modernes et fonctionnels, ce qui paraît être la plus mauvaise option, compte tenu de la complexité du suivi d’une opération de réparation et de son coût ! Les semaines qui suivent vont être cruciales pour le secteur.
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