EDITO.

Dr Mourad GOUMIRI.

Quelle politique en direction de la diaspora algérienne à l’étranger ? Certainement pas ce qu’avait décidé les pouvoirs publics, il y a plus de vingt ans, c’est-à-dire, organiser leur retour ! Ceux qui ont décidé de partir dans de bonnes ou mauvaises conditions ne reviendront pas avant, peut-être, un âge avancé ou à leur mort. Toute tentative de les ramener au bercail sera vaine tant ils ont été exclus dans leur pays durant des décennies. Une fois insérés dans les pays d’accueil et trouvés de meilleures conditions de s’épanouir, qu’ils soient mariés avec des algériennes ou avec des étrangères, et fondés une famille, il est plus question pour eux de rempiler. C’est une donnée de base, il faut faire avec, pour enfin construire une nouvelle politique en leur direction. Comment ériger des ponts féconds entre la diaspora et le pays d’origine ? Comment les autres pays s’organisent-ils pour tisser un lien solide avec leur diaspora ? Les exemples sont multiples et variés, il suffit de se pencher objectivement sur le dossier et mettre en œuvre une stratégie à moyen et long terme tant les anciennes politiques ont brisé volontairement ou involontairement ce lien ! Le premier principe à afficher avec force, consiste à déclarer solennellement que « nous avons besoin d’eux, là où ils se trouvent » et dans tous les domaines de leur activité respective. Il ne s’agit pas de traiter uniquement avec les élites et de se « débarrasser » du reste de la composante de la communauté diverse et variée. Le deuxième principe subséquent, c’est de leur donner de la considération et du respect, quel que soit le niveau social dans lequel ils évoluent. Enfin, il faut leur demander de s’organiser eux-mêmes, en lobby de manière à peser sur les pays d’accueil, pour construire un pont entre les deux pays, dans tous les domaines, politique, économique, social, culturel et cultuel. C’est tout un programme à mettre en œuvre le plus vite possible car nous sommes en retard par rapport aux autres pays.