Dr Mourad GOUMIRI.
Il ne se passe pas un jour sans que nous n’apprenons, à coup de communiqués de la DGD, qu’un voyageur à destination de l’étranger, a été appréhendé avec une quantité donnée de devises qu’il tentait d’exporter illégalement (500.000 Euros confisqués entre le 1er Janvier et le 31 Mars 2022). Ce phénomène récurrent, nous interpelle, sous l’angle de l’analyse économique, financière et monétaire, puisqu’il pose, au cœur du débat, la politique monétaire mise en œuvre par la Banque d’Algérie. En effet, trois régime reconnus par le FMI, sont en vigueur dans le monde en matière de système de change : La convertibilité totale, celle partielle et la non convertibilité ! Notre pays se situe, actuellement dans le second compartiment de la convertibilité partielle, ce qui signifie que la demande en devises, pour toutes les transactions commerciales, via les banques (publiques et privées), est satisfaite, conformément à la réglementation des changes, émises par le Ministère des finances et la Banque d’Algérie, chacun pour ce qui le concerne.
Que reste-t-il à satisfaire, des besoins en devises, pour atteindre la convertibilité totale du Dinar ? Actuellement, la Banque d’Algérie via les banques, alloue une allocation en devises de 120 Euros annuellement pour chaque voyageur se rendant à l’étranger… Cette somme dérisoire est tout simplement une atteinte à la dignité des algériens ! En effet, à titre de comparaison, notre voisin de l’Est alloue à ses concitoyens, une somme de 7.000 Euros, pour ce genre de besoins et celui de l’Ouest la somme est de 4.000 Euros, alors qu’ils sont tous deux moins pourvus en devises ! En matière de réglementation des changes, le système déclaratif permet d’exporter une somme cash, inférieure à 7.500 Euros, via un simple justificatif bancaire. Cette tolérance signifie, de facto, une reconnaissance implicite du marché parallèle (Square Port-Saïd), seule source d’acquisition de devises, puisque le voyageur vers l’étranger, avec un maximum de 7.500 Euros, n’a que cette possibilité pour s’approvisionner en devises, après le transit légal, de cette somme, par un compte devises !
Que doivent donc faire les pouvoirs monétaires pour faire converger le taux officiel et celui informel, avant d’opter pour une convertibilité totale ? Comme première mesure de convergence, l’augmentation substantielle de l’allocation annuelle personnelle, de 120 Euros à entre 3.000 et 4.000 Euros, devrait faire diminuer l’écart entre les deux taux, tout en permettant de satisfaire les besoins en devises des algériens (santé, tourisme, formation, achat de menus biens et services rares…), sans recourir au marché parallèle, ce qui aura pour conséquences de le tarir progressivement, sauf pour les besoins de fuite des capitaux, qu’il faut éradiquer. Cette opération, dès sa mise en vigueur, connaîtra un engouement certain, évaluée à 2 à 3 milliards de US$, ponctionnés sur les réserves de changes mais à terme, elle va atteindre une asymptote, pour diminuer par la suite avec la raréfaction des dinars et la diminution du taux de liquidité de l’économie.
Reste à évaluer les conséquences de la convertibilité totale du Dinar, sur l’économie, option qu’il faut évaluer en fonction d’autres paramètres (recettes d’exportations d’hydrocarbures et hors hydrocarbures, croissance économique, le taux de change, niveau de concurrence…), afin d’éviter une fuite massive des capitaux.
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