Édito⎮Le BAC et les… youyous !

Les youyous ponctuent toutes les manifestations de joies et de tristesse dans notre région maghrébine. Attribut essentiellement réservé aux femmes, ils annoncent à tous les voisins un événement de joie comme de peine, mais de nos jours, il faut ajouter la réussite au… BAC !

Ce cri strident donne une excitation, voire une exaltation extraordinaire, et du courage aux hommes qui vont à la mort lors de batailles contre un ennemi étranger, comme un dernier souffle d’appartenance à une tradition dont les contours ne sont pas très bien définis.

Cette tradition, somme toute millénaire et identitaire, peut s’apparenter à une tradition orale qui ponctue tous les actes majeurs de notre société (mariage, mort, naissance, réussite, retour… ), y compris aujourd’hui la réussite au BAC.

Les chiffres bruts du BAC 2025.

Le nombre des candidats admis au BAC est de 367.122 dont 1.754  ont obtenu la mention « félicitation » (19/ 20), sur un nombre de 771.657 candidats présents aux examens. Alors qu’en 2024, il était de 58,28%, soit une régression importante de quelque 7%.

Certains lycées ont obtenu jusqu’à 100% de réussites, ce qui dénote une grande disparité entre région et entre établissements scolaires, publics, privés et militaires. En outre, certaines wilayas (Tizi-Ouzou, par exemple) comptent le plus grand nombre de réussite, phénomène constaté depuis plusieurs années maintenant.

Que faire des 49% des candidats qui ont échoué ? 

La question mérite un détour, car il s’agit de quelque 350.000 lycéens qui auront à soi repasser l’épreuve soit s’orienter vers des formations non universitaires (formation professionnelle notamment). La pression sur les établissements scolaires devient de plus en plus importante (nombre d’élèves par classe et d’établissements, encadrement et formation pédagogique…) et les moyens matériels et humains sont arrivés à leur paroxysme. Ceci d’autant que les facultés sont de plus en plus exigeantes et obligent les étudiants à soi une note supérieure à 16/20 soi à un concours d’entrée.