Il a été arrêté le 22 mai ; relâché le 9 juin. Kassem Mousleh, commandant des opérations de la coalition paramilitaire du Hachd al-Chaabi (PMF) dans la province d’al-Anbar, à l’ouest de l’Irak, et figure de proue de la brigade al-Tofuf, soutenue par l’Iran, a été remis en liberté mercredi matin. Alors qu’il est soupçonné d’avoir orchestré le meurtre du militant coordinateur des manifestations antipouvoir à Kerbala Ehab el-Ouazni, le Conseil suprême de la magistrature a établi qu’il « n’était pas en Irak au moment de l’assassinat » et ne pas avoir obtenu de « preuve de son implication ». Cette libération a coïncidé avec l’arrivée à Bagdad le même jour du général Esmaïl Qaani, chef de l’unité al-Qods au sein des gardiens de la révolution iranienne, pour discuter des tensions entre le gouvernement irakien et les PMF, largement liées à Téhéran. L’arrestation de M. Mousleh avait ainsi donné lieu à l’encerclement du bureau du Premier ministre Moustafa Kazimi à l’intérieur de la zone verte et au déploiement des forces de sécurité irakiennes et du service d’élite de lutte contre le terrorisme pour protéger le gouvernement et les missions diplomatiques. Une séquence courte qui, en peu de jours, témoigne à la fois de la volonté de Moustafa Kazimi d’en découdre avec la toute-puissance des factions armées pro-Téhéran dans le pays… et son incapacité à le faire tant elles ont tissé leur toile dans toutes les institutions étatiques. « Il est peu probable que M. Kazimi ou ses successeurs parviennent à maîtriser ces milices. Elles sont déjà devenues un État dans l’État avec ses propres règles, armes, financement et leadership », résume Randa Slim, chercheuse et directrice du Conflict Resolution and Track II Dialogues Program au sein du Middle East Institute. « Comment est-ce que le chef des services de renseignements, qui détient beaucoup d’informations au sujet des milices en Irak, peut ne pas savoir comment traiter avec elles ? » s’interroge de son côté Ruba Ali el-Hassani, sociologue juridique et chercheuse non résidente au Tahrir Institute for Middle East Policy. « Ce qui l’affaiblit est le fait que lui et ses prédécesseurs ont permis aux milices de repousser les limites de leur belligérance. Ce faisant, ils ont brouillé les lignes où ils détiennent un certain contrôle. Par conséquent, ce que nous avons, c’est une élite politique qui est à la fois impliquée tout en ayant perdu le contrôle du mastodonte qu’est le réseau des milices. »
Politisé et corrompu
La libération de Kassem Mousleh est à l’image de la faiblesse du gouvernement pour répondre aux demandes des contestataires irakiens réclamant que lumière soit faite sur les dizaines d’assassinats et les centaines d’enlèvements d’activistes et de manifestants ayant été perpétrés depuis le déclenchement du soulèvement populaire d’octobre 2019 contre la corruption endémique et la mainmise de puissances étrangères sur le pays, à commencer par celle de la République islamique voisine. Selon un article du Washington Post datant de mercredi, le gouvernement irakien n’a jamais pu prouver clairement qu’il détenait M. Mousleh tout au long de son arrestation, au point de susciter des rumeurs relatives à son transfert au domicile de Faleh el-Fayad, commandant du Hachd, le temps que des accords en vue de son relâchement soient conclus, sous la pression notamment du président du Conseil suprême de la magistrature, Faeq Zaidan, proche des PMF. « Lundi, le dossier était traité par un juge associé aux Forces de mobilisation populaire, selon des responsables judiciaires », précise le quotidien américain.
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