A la dernière réunion, organisée par la BA avec les banques et établissements financiers de la place, cette dernière considère que l’octroie de crédits pour le financement des projets rentables, n’est pas suffisant par rapport aux mesures prises pour accroitre la liquidité des banques commerciales. En effet, les crédits à l’économie ont connu une hausse de 4,17% durant les neuf premiers mois de 2022, atteignant 10.794 milliards de DA, contre 9.794 milliards de DA en 2021, ce qui pour la BA est un faible rythme de croissance. La BA table sur des actions susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique de mobilisation optimale des capacités de financement dont disposent les banques commerciales et notamment par l’émergence de nouveaux acteurs et l’introduction de nouveaux produits et de services bancaires et financiers.
En effet, parmi les instruments de politique monétaire que détient la Banque d’Algérie, figure en bonne place le taux des réserves obligatoires que les banques commerciales se doivent d’appliquer. Son relèvement ou sa baisse servent à donner un coup de vis à l’expansion monétaire ou inversement. Si la liquidité de l’économie est importante, il va de soit que la BA va recourir à l’un de ses instruments monétaires, qui est le taux de réserves obligatoires, pour freiner la création monétaire et par ricochet, ralentir l’inflation. Ainsi, le Comité des opérations de politique monétaire de la BA, a décidé d’augmenter le taux de réserve obligatoire de 1 à 3 %, à compter du 15 Avril 2023, ce qui aura pour conséquence de consolider la situation nette des banques commerciales et leur solvabilité, par l’entremise de leurs Fonds propres mais également pour réduire les tensions inflationnistes que l’expansion monétaire génère automatiquement. En ces temps de faillites de banques américaines et suisses, ce comité a choisi la prudence pour la place bancaire algérienne et les banques et établissements financiers qui sont inscrits et permettre de constituer des « coussins financiers » pour amortir d’éventuels chocs ou crack financier international, bien que notre pays n’est pas directement connecté au système monétaire international.
La BA n’a cependant pas utilisé l’instrument monétaire du réescompte dont elle dispose car cela aurait eu pour conséquence, de renchérir le crédit aux entreprises par l’augmentation des taux débiteurs, alors que la politique économique générale est inscrite dans un mouvement dynamique d’investissements et de leur pendant son financement. En d’autres termes, il fallait prendre des mesures pour lutter contre l’inflation induite par l’expansion monétaire, sans freiner le financement des investissements des entreprises en renchérissant le crédit. Cette situation est rendue possible par un désendettement du Trésor public vis-à-vis de la Ba (dette publique intérieure), du fait de recettes d’exportation exceptionnelles de pétrole mais surtout de gaz, dans une conjoncture géopolitique (conflit ukrainienne) favorable à ces hausses pour au moins à mi-juin 2023. Or, cette tendance du marché semble s’inverser, sauf intervention énergique de l’OPEP+ qui va se pencher sur le dossier dès aujourd’hui. Une baisse importante de la production ne semble pas d’actualité mais un ajustement offre-demande, pour maintenir les prix autour de 80 US$ le baril est fort probable, en attendant le niveau de la croissance mondiale et l’évolution géopolitique du conflit ukrainien.
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