Le projet de gazoduc MidCat censé relier le gaz algérien de l’Espagne à la France et permettre à l’Europe centrale de baisser sa dépendance au gaz russe, ne passe pas à Paris. La France avait déjà abandonné l’idée une première fois, et malgré le contexte actuel mondial, l’Hexagone n’est pas prêt à miser sur ce projet.
Alors que l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne et la Commission européenne, ont tous montré leur grand intérêt à refaire naitre le projet MidCat initialement lancé en 2013 et abandonné en 2019 par manque de soutien, la France continue de garder ses distances.
Pourtant, le contexte mondial des hydrocarbures et le manque potentiel de gaz à cause du conflit armé entre l’Ukraine et la Russie, a fait ressusciter ce projet qui bénéficie d’un grand soutien de plusieurs capitales européennes, mais pas Paris.
En cause, et entre autres, la source de ce gaz, car celui-ci provient de l’Algérie, un pays réputé pour ne pas tenir ses engagements envers ses partenaires. L’exemple du GME et de l’arrêt du commerce avec l’Espagne actuellement pour forcer Madrid à changer sa politique étrangère, en sont les derniers exemples.
Connaissant le modèle algérien, gouverné par des militaires prêts à prendre des décisions contreproductives et contre les intérêts du pays seulement pour flatter leur égo, la France ne semble pas vouloir s’aventurer dans ce projet, quitte à chercher d’autres sources de gaz.
Pour Paris, ce projet ne répondrait pas non plus à la crise énergétique actuelle étant donné le temps qu’il faudra attendre avant la construction du gazoduc et ses ramifications européennes. Selon Madrid, la construction pourrait se faire en 8 mois, mais pour Paris, il faudra encore plus de temps pour que la gazoduc soit opérationnel.
Néanmoins, le sujet a de fortes chances d’être discuté lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie prévue le 25 août. Le chef d’Etat français chercherait des garanties opérationnelles chez son homologue algérien, A. Tebboune.
La France ne compte pas s’engager dans un projet aussi important sans garanties solides de la part de l’Algérie qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc sur un coup de tête, et qui a refusé de renouveler le contrat de gazoduc la liant à Rabat et Madrid pour acheminer du gaz vers la péninsule ibérique.
La question de ce gazoduc, le Maghreb-Europe (GME) sera également un sujet à traiter, car pour acheminer des quantités de gaz suffisantes en Europe centrale, il va falloir le réactiver. L’Algérie qui voudrait asseoir sa place en tant que partenaire privilégié de l’UE, va devoir en ce sens convaincre le Maroc de signer un nouveau contrat.
Le Maroc est resté disposé à négocier tous les aspects qui fâchent les deux pays, seulement, la négociation d’un nouveau contrat ne se fera pas non plus sans garanties qu’Alger devra poser sur la table pour que Rabat accepte.
Et là, la France et l’Espagne peuvent jouer un rôle d’intermédiation entre les deux voisins. D’ailleurs, pas plus tard que cette semaine, un avion officiel espagnol s’est secrètement osé à Alger pendant 6 heures avant de redécoller.
C’est surtout Emmanuel Macron qui aura le pouvoir de persuasion auprès de son homologue algérien avec qui il entretient de bonnes relations. Le président français devra convaincre l’Algérie de cesser ses hostilités envers le Maroc et l’Espagne pour permettre de mettre ce projet sur pieds.
La question de la participation de la France à ce projet reste encore floue, en dépit d’un accord trouvé avec Alger et Rabat et malgré les capitales européennes qui poussent pour le réaliser. La France cherche à s’éloigner des énergies fossiles même peu polluantes et se tourne actuellement vers le nucléaire.
Mais si l’hydrogène vert est associé à ce projet, il y aura de fortes chances que la France s’implique étant donné que c’est une source d’énergie qui accapare son attention.
Pour rappel, le chancelier allemand a fortement défendu l’idée du gazoduc qui fera l’interconnexion entre la péninsule ibérique aux pays de l’Europe centrale. De son côté, le MidCat est perçu comme « une priorité » pour le Portugal.
« Le Portugal peut jouer un rôle important » afin de contribuer à rendre l’Europe « autonome sur le plan énergétique » vis-à-vis de la Russie, a souligné le Premier ministre portugais Antonio Costa.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a toujours montré son intérêt pour réactiver le projet. Sa ministre de la Transition écologique, a indiqué qu’en « deux mois, trois mois », l’Espagne pourrait « fournir entre 2 et 2,5% du gaz qui peut être consommé dans l’ensemble de l’UE » en ajoutant que « la principale condition est que la France soit en mesure d’acheminer ce gaz vers le centre de l’Europe ».
AFP
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