Guerre commerciale sino-américaine : L’enjeu de la haute technologie

Tout le monde le savait… L’ennemi numéro un des USA est la Chine et toutes les autorités américaines (républicains et démocrates) ne l’ont pas caché depuis plus de vingt ans.

Le rapport de la CIA de 2000 déclaré déjà clairement que la zone Asie-pacifique sera l’endroit où les USA seront engagés dans une confrontation majeure, ce qui va nécessiter une attention particulière et des efforts financiers conséquents pour juguler cette menace.

Quel pays, en Asie-pacifique, menace les intérêts américains, sinon la Chine ? En fait, le véritable enjeu réside dans l’annonce que la Chine sera la première puissance économique mondiale dès 2030, ce que les États-Unis ne peuvent accepter. Dès lors, les mesures prises par les USA convergent toutes vers le même but, agir pour que cette perspective qui semble inéluctable ne se réalise pas ou en tout cas pas à cette date ! 

La haute technologie comme instrument de domination mondiale

Le pays qui maîtrisera la haute technologie, à travers ses entreprises, maîtrisera le monde dans tous ses compartiments, ce qui se traduit par programme de contrôle de l’innovation, mais également des ressources minières nécessaires à la fabrication des semi-conducteurs (lithium, terres rares…).

C’est donc dans ce domaine que le bras de fer sino-américain se déploie et les interdictions d’exporter les produits sensibles de haute technologie, se multiplient, non seulement pour les firmes américaines, mais celles du monde entier, soumises à pression. 

Les taxes douanières américaines, une arme à double tranchant

Les taxes douanières sont expliquées par D. J. Trump pour réduire le déficit budgétaire abyssal de son pays, mais aussi pour réindustrialisation des USA par le levier de la relocalisation des firmes américaines et étrangères pour qu’elles produisent sur le territoire américain. Mais celles imposées à la Chine (145%) sont faites pour punir ce pays en vue de l’affaiblir.

Conscient des répercussions sur sa propre économie et sur le pouvoir d’achat des américains, ce dernier a déclaré qu’elles s’inscrivent dans le court terme, mais qu’à moyen et long terme, l’économie américaine en bénéficierait. Cette stratégie a cependant été sanctionnée par les marchés boursiers mondiaux (New York notamment) et celui des obligations a perdu en quelques jours des milliards d’US$. De même, les firmes américaines de haute technologie, ont vu leurs cours boursiers dégringoler, ce qui a entraîné un mini krach financier.

Dès lors, le président américain a été obligé de suspendre ses décisions pour 90 jours… sauf pour la Chine. Cette discrimination a entraîné immédiatement des mesures chinoises de réciprocité (annulation d’un marché de plus de cent cinquante Boeings et vente de ses bonds du Trésor américain), ce qui a rendu furieux le président américain. 

La remise en cause de l’hégémonisme du Dollar

Mais la guerre économique et financière entre les deux pays a atteint son point culminant, lorsque la Chine décide de remettre en cause le Dollar américain comme moyen de transaction et de réserves internationales.

En effet, elle est sortie du système Swift des règlements des transactions internationales et proposé son propre système en Youan, suivie par un certain nombre de pays majeurs dans le commerce mondial et notamment sur le marché de l’énergie (Inde, Russie, Brésil, Arabie saoudite…). Cette défiance vis-à-vis du Dollar américain a eu pour conséquence la flambée des cours de l’or (quelque 3.000 US$ l’once). Cette guerre commerciale et monétaire semble pour l’instant favorable à la Chine… en attendant la riposte américaine.