Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine fixe ses conditions pour la paix

Après avoir pris tout son temps, le président russe, Vladimir Poutine, vient enfin de détailler ses conditions pour un retour à une paix définitive dans ce conflit. Des conditions qui seront donc la base des négociations qui devront avoir lieu (à Istanbul ?) entre les délégations ukrainiennes et russes.
Ses conditions n’ont pas varié d’un iota par rapport à celles émises antérieurement, sauf le fait qu’elles sont maintenant mises sur la table des négociations officiellement. La balle est dans le camp occidental qui doit réagir, en proposant sa propre feuille de route.
La première condition est liée à une revendication (non écrite ni signée) qui était déjà contenue dans les accords de Minsk I et II et que les européens ( À. Merkel et F. Hollande) et le Royaume-Uni (B. Johnson) ont sabordé. Il s’agit de l’arrêt de l’expansion de la frontière otanienne, promise au président russe M. Gorbatchev et qui n’a pas été respectée par les Occidentaux.
Les russes s’en souviendront et agiront cette fois pour qu’un traité, en bonne et due forme, soit signé. Or, le nouveau SG de l’Otan ( M. Ruth) vient de rejeter cette proposition et se propose de relancer l’Otan dans le Sommet prévu fin juin 2025. La position américaine est très attendue après que D. J. Trump a déclaré que « l’UE doit assumer sa propre sécurité ainsi que les dépenses subséquentes ».
La deuxième condition, que V. Poutine veut imposer, c’est la neutralisation de l’Ukraine en termes de réarmement. En effet, fort des expériences passées, il ne veut pas que cette paix se solde par une pause permettant à l’Ukraine de reconstituer ses capacités militaires et déclarer de nouveau la guerre à la Russie. Il est donc primordial pour lui qu’une paix définitive, garantie par tous les états belligérants, soit trouvée.
Les sanctions occidentales infligées à la Russie, bien que contournées, à court terme, n’en sont pas moins préjudiciables, à moyen et long terme, à l’économie russe qui s’est mise en mode d’économie de guerre. Elles constituent une action sournoise de déstabilisation du « front intérieur » et risque de briser la cohésion sociale dans le pays. Leur levée permettra à la Russie d’avoir un bol d’oxygène et de relancer son économie en direction de la satisfaction des besoins sociaux du pays.
Sujet plus sensible car relevant du droit international et des institutions onusiennes (seules habilitées à prendre de pareilles sanctions), le gel des avoirs russes, détenus dans les banques occidentales, est l’autre condition fixée par le président russe.
Évalués à quelque 400 milliards d’US$, les occidentaux souhaitent les utiliser (capital et intérêts) à la reconstruction de l’Ukraine, une fois la paix revenue. Cette condition sera très difficile à mettre en œuvre, des deux côtés, tant les problèmes juridiques et opérationnels sont complexes.
Cette condition est considérée, pour la Russie, comme un élément éthique et moral à la fois et relève d’une approche humaniste envers le peuple russe ancrée dans l’Ukraine profonde. En effet, des lois discriminatoires, voire racistes (langue, culture, promotion sociale…) ont été promulguées pour stigmatiser et confiner les russophones, ces dernières années.
La Russie entend bien protéger ces populations et veiller à ce qu’elles soient traitées avec respect, puisque partie intégrante de l’Ukraine. De son côté, l’Ukraine considère que les russophones constituent une « cinquième colonne » au sein de son pays et qu’elle sera utilisée par la Russie pour détruire son pays de l’intérieur.
Il est remarquable de voir que le président russe n’a pas inclus dans ses conditions, le sort des territoires conquis et de la Crimée ! Deux hypothèses s’offrent aux analystes : Soit le président russe considère qu’ils sont définitivement intégrés à la fédération de Russie, soit ils seront l’objet de négociations entre les deux parties.
Il est cependant impossible de croire que le président russe accepte un retour aux anciennes frontières, compte tenu des sacrifices en vies humaines et en matériels que la Russie a mobilisés à cette opération militaire spéciale. La création d’une zone tampon et le gel du front peuvent être une solution temporaire qui va perdurer à l’instar des deux Corées.
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