Il y a 23 ans, le samedi 10 novembre 2001, Alger subissait l’une des catastrophes naturelles les plus tragiques de son histoire contemporaine. Des pluies torrentielles, en seulement quelques heures, ont transformé le quartier de Bab El Oued en un torrent dévastateur. Ces crues soudaines ont entraîné la mort de plus de 800 personnes et causé la disparition de nombreuses autres, marquant durablement la mémoire collective de la capitale.
Ce jour-là, des précipitations exceptionnelles ont balayé le quartier populaire de Bab El Oued, submergeant rues et habitations. Les eaux en furie ont emporté véhicules, débris et parfois même des vies. Les dégâts matériels furent également immenses : des centaines de maisons ont été détruites, laissant des familles sans abri du jour au lendemain, tandis que les infrastructures essentielles – routes, égouts, et bâtiments publics – étaient gravement endommagées, paralysant la vie dans le quartier.
Malgré la mobilisation rapide des secours, l’ampleur de la catastrophe et la complexité des opérations ont entravé les efforts de sauvetage. Les routes inondées et les amas de débris rendaient l’accès aux zones sinistrées difficile, et l’intervention d’hélicoptères a été nécessaire pour secourir les habitants piégés.
Outre Bab El Oued, plusieurs autres quartiers d’Alger ont subi de lourds dégâts, notamment Boufrisé, Bouzaréah et Sidi Bennour. Situé sur les hauteurs de la ville, Boufrisé a été particulièrement exposé aux torrents d’eau qui dévalaient vers la mer, charriant pierres et débris. Les ruelles du quartier se sont transformées en rivières de boue, aggravées par un manque criant de systèmes de drainage. Dans ce quartier densément peuplé, les routes et infrastructures fragiles ont rapidement cédé sous la pression des flots, laissant des habitations endommagées et nécessitant des mois de travaux pour restaurer une partie de la normalité.
Les habitants de Boufrisé se souviennent encore de la violence des crues, et comme ceux de Bouzaréah et Sidi Bennour, ressentent une angoisse persistante chaque saison de pluie. Ce samedi noir a laissé une empreinte indélébile, nourrissant la crainte de revivre une catastrophe similaire.
Depuis ce drame, plusieurs études ont alerté sur la vulnérabilité du pourtour méditerranéen face aux effets des changements climatiques. Alors que Bab El Oued conserve les cicatrices de cette tragédie, d’autres quartiers comme la Place du 1er Mai et Hussein Dey, également touchés à l’époque, restent encore vulnérables.
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