C’est autour de cette bourgade inaccessible surplombant le village Iwaqquren (M’Chedallah), où deux groupes de la 1ère compagnie de l’ALN de la région 4 relevant de la wilaya III historique, ont mené leur combat contre les forces coloniales qui effectuaient une vaste opération de ratissage lancée au lendemain de l’embuscade qui leur a été tendue par les moudjahidine à Tikjda.
L’ancien moudjahid, Mhand Ouchen, de son vrai nom Hammad M’hand, ayant pris part à cette bataille, l’a qualifiée d’ »historique » et qui, a-t-il dit, « a démontré le courage et la détermination de nos combattants au sein de l’ALN ».
Malgré ses 84 ans et la dégradation de son état de santé, le moudjahid Hammad dit garder à ce jour l’ampleur et l’horreur de la bataille qui a duré presque deux jours. « Ce jour là, nous étions contraints de prendre position autour et à l’intérieur du lieu-dit Izirwel pour attendre l’ennemi qui lançait un vaste ratissage visant à tuer ou capturer les auteurs de l’embuscade de Tikjda, à laquelle a participé notamment Amed Baâzouz, Oulahlou et d’autres moudjahidine qui formaient un groupe de commandos », s’est-il rappelé.
Ils étaient plus de 200 moudjahid répartis en groupes sur les lieux des combats, avant que des accrochages éclatent simultanément vers 11h et dans plusieurs endroits, surprenant les soldats ennemis qui venaient d’arriver sur les hauteurs de Saharidj (Est de Bouira), selon son témoignage.
« Les troupes ennemies ont été prises au piège, ne s’attendant pas à ce que notre nombre soit important. Nous les avions surprises sur le terrain que nous connaissions bien », se souvient encore cet ancien Moudjahid, originaire d’Ath Hemmad (Saharidj).
Dans ses mémoires, l’historien et chercheur, le défunt Ali Amrani, a souligné que cette bataille « était l’une des plus célèbres et plus féroces » réussies par l’ALN en raison des lourdes pertes causées à l’ennemi.
S’appuyant sur les témoignages d’anciens moudjahidine, à l’image d’Ahmed Bazouche, dit Ahmed Oubaâzouz, et Kaci Ouaâvache, l’historien Amrani a retracé les faits de cette bataille qui s’est déroulée dans cette région difficile d’accès.
C’est dans la nuit du 28 au 29 mai 1958 que les deux groupes de la 1ère compagnie de choc de l’ALN ont décidé de se rejoindre au village Imezdurar pour se diriger ensemble par la suite vers Thala Rana et rallier Ighil-Hammad où ils font jonction avec la compagnie de la région 4.
APS.