« J’ai été violée par la police marocaine « , le témoignage effroyable de la militante Sultana Khaya
Assignée à résidence surveillée depuis plusieurs mois dans sa ville à Boudjdour, la militante sahraouie, Sultana Sidi Brahim Khaya fait un terrible récit des sévices que la police marocaine lui a infligés, affirmant qu’elle a été battue et violée pour avoir revendiqué l’autodétermination du Sahara Occidental. »En tant que fervent défenseur de l’autodétermination du Sahara occidental, j’ai longtemps été une cible pour le gouvernement marocain occupant. J’ai été battue, torturée et enlevée par la police marocaine, alors que je participais à des manifestations pacifiques », écrit Sultana Khaya dans une tribune publiée sur CNN.com.Après une agression particulièrement violente en 2007, où Sultana Khaya a perdu son œil droit, le Maroc a intensifié sa répression contre la militante sahraouie qui a refusé d’être réduite au silence, témoigne-t-elle. »Le 19 novembre (dernier), alors que je me rendais en voiture chez moi à Boujdour, j’ai été arrêtée à un poste de contrôle policier et militaire. Les autorités m’ont fait monter de force dans une voiture de police et m’ont emmenée dans un poste de police voisin, où j’ai été interrogée, agressée sexuellement et priée de rentrer chez moi et de ne parler à personne « , révèle-t-elle.De retour chez elle, la militante indique qu’elle avait trouvé sa maison encerclée par 21 véhicules de police et par de nombreux agents des forces de sécurité qui l’ont » physiquement poussé » à l’intérieur.Depuis cet incident l’activiste sahraouie est assignée à résidence sans aucun fondement juridique. « On ne m’a jamais montré une ordonnance de justice autorisant ma détention ni informé d’aucune accusation pénale », précise la militante qui dit craindre d’être liquidée physiquement. »Le gouvernement marocain a déclaré à Amnesty International que je n’étais pas assignée à résidence ( ) mais entre-temps, les forces d’occupation marocaines semblent déterminées non seulement à me détenir illégalement, mais à me harceler, me torturer et peut-être même à me tuer », poursuit-elle.La Maison de la militante a été perquisitionnée à plusieurs reprises. En mai lors d’une de leurs nombreuses descentes, les agents marocains ont violé Sultana Khaya et sa sœur.
Le deuxième viol a été décrit par la militante comme un message « barbare », sauvage et inhumain.
La sœur de Khaya a été violée par la hampe du drapeau sahraoui mais cela n’a pas empêché la militante de brandir l’emblème du Sahara Occidental depuis son toit de maison à Boudjdour occupé, un acte de résistance qui pourrait lui coûter la vie, confie-t-elle. « Malheureusement, mon histoire n’en est qu’une parmi tant d’autres. La répression du peuple sahraoui, et des défenseurs des droits humains sahraouis en particulier, est bien documentée « , déplore la présidente de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme et la protection des ressources naturelles.Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU soutient le droit des sahraouis de déterminer leur propre avenir, le Maroc refuse la tenue du référendum d’autodétermination.
Se disant « désespérée « , l’activiste a lancé un appel à l’administration Biden pour rendre justice au peuple sahraoui, et ce en reconnaissant la présence marocaine dans les territoires sahraouis comme une occupation et en renversant la décision de l’ancien président Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire qui va à l’encontre des décennies de politique américaine sur ce dossier. Alors que l’administration Biden a affirmé que les droits de l’homme sont au cœur de sa politique étrangère, elle devrait pour autant, selon la militante, faire pression pour la tenue du référendum d’autodétermination que l’Assemblée de l’ONU a réaffirmé dès 1966, du temps où le territoire était encore appelé » Sahara espagnol « . »Les Etats-Unis devraient faire de la protection des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé et de l’autodétermination du peuple sahraoui des questions clés dans leurs relations bilatérales avec le Maroc « , préconise-t-elle à ce titre. »Je ne trouve pas les mots pour décrire les souffrances sans fin que moi-même, et le peuple sahraoui en général, avions enduré sous cette violente occupation. Mais nous restons forts, notre volonté est inébranlable, et nous persévérerons dans notre résistance pacifique » a conclu l’activiste sur une note d’optimisme et d’espoir.
HM
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